Still the Water, disponible en DVD et Blu-Ray
Naomi Kawase réalise un film bien particulier et d’une rare profondeur. Nous sommes loin des films commerciaux… On entre dans une ambiance toute particulière, japonaise et zen. Mais il faut préciser que c’est une coproduction franco-japonaise-espagnole.
Date de sortie DVD : le 3 février 2015
Avec : Nijirô Murakami, Jun Yoshinaga, Miyuki Matsuda…
Durée : 1h59
Prix : 19,99 (DVD) / 19,99 (BLU-RAY)
Synopsis :
Sur l¹île d’Amami, les habitants vivent en harmonie avec la nature, ils pensent qu’un dieu habite chaque arbre, chaque pierre et chaque plante. Un soir d’été, Kaito, découvre le corps d¹un homme flottant dans la mer, sa jeune amie Kyoko va l’aider à percer ce mystère. Ensemble, ils apprennent à devenir adulte et découvrent les cycles de la vie, de la mort et de l’amour…
Notre avis sur le film :
Naomi met la nature au cœur de son film. Le cycle de la vie, la vie indissociable de la mort, est naturel et concerne chacun de nous qui vivons au cœur d’une nature que nous avons tendance à oublier, et surtout à ne pas respecter.
Le film raconte l’histoire d’une jeune adolescente, Kyoko, qui est à la fois confrontée à l’amour et à la mort. Sa mère, Isa, est en train de mourir et en même temps son cœur bat pour un jeune homme, Kaito.
Vie, amour, mort. Des thèmes perturbants et essentiels surtout pour de jeunes ados. Avec Kyoto, on chemine sur le chemin de l’amour mais aussi sur celui de la mort, avec sérénité, et confiance. Aucune angoisse, aucun mélo autour de la mort certaine de la maman de Kyoto. Bien au contraire. Un accompagnement des proches d’Isa, des chansons magnifiques, chantées comme des prières et surtout de l’espoir même au seuil de son départ définitif. Des moments d’une rare intensité.
La réalisatrice insiste également sur la place de l’homme dans la Nature. Place souvent oubliée. L’homme ne peut maîtriser Mère Nature. L’homme est infiniment petit face à cette mer déchainée, face au terrible typhon qui s’abat subitement sur l’île.
L’histoire se passe sur les Iles Amami, endroit magique au cœur de l’Océan Pacifique. On y découvrira des tableaux naturels de toute beauté.
Le grand-père dévoile le secret du surfeur qui capte la fin de la vague, avec toute son énergie accumulée durant des miles… La fin de la vague est d’une énergie presque démente. Et c’est avec cette énergie que le surfeur va entrer en fusion avec elle en « surfant » cette fin de vague. Soit il entre dans le néant, soit, il entre dans un état proche de la méditation, ne faisant plus qu’un avec cette fin de vague. Le résultat est identique. Une quête d’absolu qu’il touche avec le cœur, mais aussi avec son corps. Le surfeur ne domine pas la vague, il se fond en elle.
Au Japon, le grand-père est considéré comme un grand sage… Qu’il est doux de voir Kyoto prendre conseil auprès de Papy Tortue…
Ce film va parler à beaucoup d’entre nous et nous permettre de réfléchir sur notre façon de vivre qui occulte les valeurs fondamentales de la Nature comme si l’homme était invincible et qui ne laisse guère de place aux vieux sages…
Vraiment un très beau film avec de très bons acteurs, une belle musique et de très belles images.
A méditer souvent et longtemps…
Les Bonus DVD :
– Katatsumori, court-métrage de Naomi Kawase,
– Amami, court-métrage de Naomi Kawase,
– Entretien avec Naomi Kawase.
J’ai vu le film en trois fois car je n’avais pas l’endurance nécessaire… Je m’endormais à chaque fois. Pourtant je suis bien d’accord avec ta chronique. Mais vraiment, il faut avoir une belle concentration pour le regarder de bout en bout sans fléchir. Pour les vrais cinéphiles, amoureux de nature et de poésie.
Ah Zut, j’avais hésité à aller le voir au ciné… y’a plus qu’à en VOD alors ! Ta chronique donne vraiment envie…