The Last Family, portrait de l’artiste et de sa famille
The Last Family lève la voile sur la vie de l’artiste polonais Zdzisław Beksiński depuis son arrivée à Varsovie en 1977 jusqu’à sa mort en 2005 suite à un assassinat crapuleux. Plutôt que de s’appesantir sur les motivations de son oeuvre et son travail de peintre surréaliste, le film choisit de lever le voile sur sa vie de famille tortueuse, partagée entre une femme aimante trop tôt disparue et un fils fantasque aux tendances suicidaires. L’âpreté rêche du film n’empêche pas l’empathie avec un homme déchiré entre sa passion artistique et son existence familiale tourmentée.
Un artiste exigeant
Peu d’entre nous connaissent Zdzisław Beksiński, artiste peintre, photographe, dessinateur et sculpteur et ses tendances surréalistes et fantastiques. Le film explore assez peu ses manies d’artiste au delà de son gout pour l’écoute de la musique pendant son travail et son existence simple. Pas de voyages, pas de frivolité, juste un appartement en plein coeur de Varsovie et une existence partagée avec sa femme et son fils. Le film choisit de creuser la relation mouvementée avec son fils Tomasz, impulsif et suicidaire, constamment à la limite du lâcher prise total. Son père et sa mère manient les subterfuges pour constamment tenter de le raisonner. Cette existence complexe a-t-elle eu un rôle dans l’oeuvre de l’artiste? Le film le laisse penser, sans jamais évoquer le régime communiste ni la rigueur de l’existence des polonais sous le joug dictatorial d’un régime oppressif. Le film gagne en profondeur ce qu’il perd en vitalité, s’engonçant parfois dans une faux rythme fait de langueur et de discussions absconses. Le gout de l’artiste pour la photographie et la vidéo sont abordés sous un angle curieux, le transformant en voyeur de sa propre existence, comme une volonté de prise de recul pour maintenir un équilibre psychologique.
The Last Family privilégie le gris à la couleur, l’introspection à l’exubérance et la folie à la sagesse. Ce qui aboutit à un film parfois aride mais toujours sincère, à découvrir sur les écrans le 17 janvier 2018.
Né en 1929, Zdzisław Beksiński, peintre surréaliste polonais connu pour ses inquiétantes œuvres post-apocalyptiques, vit avec sa femme Zofia, catholique convaincue, et leur fils impulsif et suicidaire Tomasz, célèbre animateur radio. Une histoire incroyable mais vraie filmée au plus près par la caméra de l’artiste devenue un membre de la famille à part entière et qui témoigne intimement des changements de la société polonaise dans la deuxième moitié du XXe siècle.
Sortie : le 17 janvier 2018
Durée : 2h03
Réalisateur : Jan P. Matuszynski
Avec : Andrzej Seweryn, Dawid Ogrodnik, Andrzej Chyra
Genre : Biopic, Drame