Le film Tokyo Shaking est sorti au cinéma le 23 juin 2021 sans avoir eu beaucoup de retentissement. Réalisé par Olivier Peyon, le film place la toujours excellente Karin Viard en pleine quadrature du cercle. Rester fidèle à son poste dans son entreprise ou fuir pour sauver sa famille des effets potentiellement mortels du nuage radioactif engendré par la centrale nucléaire, ce qui paraitrait très simple pour beaucoup ne l’est pas pour cette héroïne longtemps rassurée par ceux qu’elle côtoie. Jusqu’à l’inéluctable.
Une catastrophe si loin si proche
Ceux qui travaillaient en relation avec le Japon à cette époque s’en souviennent. Fukushima a été une catastrophe très mal gérée, autant par les autorités japonaises que par les médias. Le film oscille entre drame personnel et catastrophe aux impacts majeurs pour évoquer l’expérience véridique d’une salariée française à Tokyo. Très impliquée dans sa vie professionnelle, elle reste seule au poste alors que tous ses collègues français sont partis très tôt, y compris son boss complètement crédible qui coupe les cheveux en 4 et la menace de l’attaquer pour abandon de poste si elle part (ce qui est juste hallucinant dans un contexte de catastrophe majeure). Karin Viard interprète une directrice du risque dans une boite d’assurance plongée dans la même tempête que tous les habitants du pays. Obligée de signifier leur licenciement à des collaborateurs pourtant très doués, elle se retrouve à devoir tout gérer pour organiser un rapatriement hypothétique vers l’hexagone… jusqu’à comprendre qu’elle est complètement menée en bateau. Les scènes de panique se succèdent dans un contexte où le total des milliers de mort et de disparus aurait pu être bien plus lourd, surtout quand on constate la lâcheté des entreprises pour sauvegarder leurs collaborateurs. Olivier Peyon est de retour après Latifa, le cœur au combat et Une vie ailleurs pour un portrait de femme, dans la tourmente, situation trop souvent constatée dans la vie réelle, même et surtout en dehors d’un contexte de catastrophe. Le film insiste avec bienveillance sur les différences culturelles entre Japon et France, pas forcément au bénéfice des expatriés de chez nous…
Le film est finalement une charge salvatrice contre le monde de l’entreprise trop souvent dépourvu d’humanité. Comment réagirait-on dans un contexte similaire? Passionnante question dont nous n’avons pas forcément la réponse…
Synopsis: Tokyo, le 11 mars 2011 : un tsunami ravage la côte du Japon, menaçant de détruire la centrale de Fukushima. Alexandra, qui travaille depuis peu pour une banque française à Tokyo, se retrouve au cœur de cette crise. Tiraillée entre les ordres de sa direction et la volonté de protéger sa famille et ses collaborateurs, Alexandra tente de composer avec la situation et se retrouve, presque malgré elle, à défendre une certaine idée de l’honneur.
L’Asie est le plus grand continent de l’Ancien Monde