La tresse, ou le coup de cœur de Publik’Art (Grasset)

Laetitia Colombani

La tresse, ou le coup de cœur de Publik’Art (Grasset)

Laetitia Colombani est réalisatrice, actrice, scénariste et auteure française. La tresse est son premier roman. Un roman qui s’est fait immédiatement remarquer dans le monde littéraire ! Il a été vendu dans seize pays dans le Monde avant même sa sortie en France !

La femme au centre

Au cœur du roman de Laetitia Colombani, règnent trois femmes, Smita, Giulia et Sarah. Aucun point commun entre elles si ce n’est qu’elles sont femmes. Trois femmes, de trois continents différents, l’Inde, la Sicile et le Canada. L’auteure ne va pas raconter dans le détail la vie quotidienne de ces femmes, mais elle va faire en sorte de nous donner envie de découvrir un pan de la vie de chacune. Trois vies dans trois sociétés différentes.

Smita, une Dalit

Smita est une Intouchable, une Dalit. Elle a une fille de six ans et rêve qu’elle aille à l’école pour ne pas perpétrer la tradition et que sa fille ne vive pas le même calvaire qu’elle. Elle nettoie chaque jour les toilettes « sèches » des gens. Bref, elle ramasse « de la merde » tous les jours. Et c’est normal. C’est le sort réservé aux Dalits (ils sont plus de 200 millions en Inde, d’après Wikipédia). Elle n’est pas payée pour ça. Parfois, on lui jette de la nourriture par terre, comme à un chien… Parfois, même pas… Elle s’est jurée que sa fille ne connaîtrait jamais cette vie-là.

Tu mourras dans la merde, comme ta mère et grand-mère avant toi. Comme tes enfants, tes petits-enfants, et tous ceux de ta descendance. Il n’y aura rien d’autre pour vous, les Intouchables, rebuts de l’humanité, rien d’autre que ça, cette odeur infâme, pour les siècles et les siècles, juste la merde des autres, la merde du monde entier à ramasser. Extrait p.70

Giulia, une sicilienne

Giulia a vingt ans, elle travaille avec son père, dans son usine qui fabrique des perruques à partir de vrais cheveux. Son père a un accident de scooter et tombe dans le coma. Peu de temps après, Giulia découvre que la situation de l’usine est catastrophique. Elle doit réagir pour sauver leur usine, sauver les emplois des ouvrières surtout, même si son père est mourant. Une rencontre va lui être déterminante.

Chaque soir, elle se rend à son chevet après la fermeture de l’atelier. Elle a pris l’habitude de lui faire la lecture – d’après les médecins, les patients dans le coma entendent ce qu’on dit autour d’eux. Alors, Giulia lit à haute voix, des heures durant, de la poésie de la prose des romans. C’est à moi de lui lire des histoires à présent, se dit-elle. Il l’a tant fait pour moi. De là où il est, son papa l’entend, elle le sait.  Extrait p.75

Sarah, une avocate réputée au Canada

Quant à Sarah, elle habite au Canada, a trois enfants, et vit seule. Elle a divorcé deux fois, mais ne semble pas en souffrir. C’est une grande avocate dans un des cabinets d’avocats le plus réputé. Son planning est millimétré, jusqu’au jour où elle découvre qu’elle a un cancer. Mais elle va faire comme si tout allait bien… Le cancer, elle va le cacher… Faire comme si… Mais elle sera dévoilée et mise à l’écart. On n’aime pas la maladie, les faibles, on les met très vite de côté, pas assez rentables…

[…] Elle est une guerrière. Elle va se battre. Sarah Cohen va traiter cette affaire comme elle a traité toutes les autres. Elle qui ne perd jamais un dossier (ou si peu) ne va pas se laisser impressionner par une mandarine, aussi maligne soit-elle. Extrait p.85

Combats de femmes

Dès les premières pages du livre, le lecteur est comme happé par ces trois histoires parallèles. On passe de l’une à l’autre, de chapitre en chapitre, avec angoisse. La tresse se forme petit à petit. Leur vie est tellement dissemblable qu’on n’imagine pas qu’un jour elles puissent avoir un point commun. Ce sont toutes des femmes, courageuses, qui livrent un combat. Elles ont décidé de ne pas se laisser aller et de mener leur vie même si tout paraît perdu pour elles. Leur force est de croire, chacune, en elle-même. Leur combat est unique et n’a de sens que pour elle-même. Un combat pour la liberté, un combat pour le respect d’elle-même, le respect de la Femme.

Ces trois histoires vibrantes d’humanité, nous emportent tellement loin de notre vie à nous. Smita, Giulia et Sarah agissent, envers et contre tous, avec courage et détermination. Et surtout elles croient en leur avenir. La tresse, qui aura presque fait le tour du monde, sera leur point commun, sans même qu’elles le sachent… Une banale histoire de cheveux ? Sûrement pas ! Une magnifique histoire de femmes !
Laetitia Colombani nous délivre un très beau message d’amour et de solidarité et surtout un très bel hommage rendu à toutes les femmes, à travers son premier roman, La tresse !

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La tresse Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.

Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.

Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.

Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.

Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.

Date de parution : le 10 mai 2017
Auteur : Laetitia Colombani
Editeur : Grasset
Prix : 18 € (224 pages)
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Bénédicte de Loriol
En fonction depuis 2010, Bénédicte est notre directrice déléguée. Elle partage son expertise en de nombreux domaines. Elle dévore les livres comme d'autres dévorent le chocolat. Responsable des rubriques Littérature et Cinéma, elle gère aussi les opérations concours réalisées avec nos partenaires. Elle est notamment membre de l'Union des Journalistes de Cinéma (UJC).

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