Un film expérimental d’auteur avec Le ciel étoilé au-dessus de ma tête
Le ciel étoilé au-dessus de ma tête est ce qu’on appelle un petit film intimiste. A 50 ans, l’auteur d’un unique roman reconnu par la critique 20 ans plus tôt ne parvient pas à rédiger une suite et vit en colocation avec une jeune femme combative. Un peu perché dans un coin de la lune, Bruno (Laurent Poitrenaux) stagne dans une existence sans relief. Les péripéties n’abondent pas dans un film qui se regarde volontiers le nombril. Une galerie de personnages féminins intervient pour apporter un peu de dynamisme, Camille Chamoux, Marilyne Canto et Alma Jodorowsky en tête, mais à force de ralentissements, le réalisateur Ilan Klipper fait légèrement fausse route avec ce premier film, l’ennuie pointant un peu trop souvent à l’horizon.
Un premier film autobiographique?
Ilan Klipper avoue lui-même avoir voulu mettre en scène son processus créatif personnel fait de longues méditations et d’observations avant que les idées ne soient finalement et péniblement couchées sur le papier. Le héros traine en peignoir, ne sort jamais de chez lui et doit faire face à l’intervention de ses proches pour possiblement l’interner. Car le comportement erratique de Bruno fait croire à son entourage qu’il est fou. Mais comme le film ne se déroule pas vraiment comme prévu, Bruno tombe amoureux de la psy qui doit décider de la pertinence de son internement thérapique. Le réalisateur a mélangé réalisme et poésie pour une réflexion sur la santé mentale des hommes de culture. Laurent Poitrenaux incarne un anti-héros à l’air perpétuellement hébété. Si certains pourront discerner l’influence de personnages existants ou ayant existé errant sans fin chez eux pour accoucher de leurs ouvrages, tels Céline, Houellebecq ou J.D. Salinger, le traitement du film alterne entre discussions sans fin et regards perdus du personnage principal. Le titre renvoie évidemment à Kant pour une référence philosophique qui ne passera pas inaperçue. Le film oublie les habituelles contraintes quotidiennes d’un homme sans emploi, sans femme et sans perspectives pour laisser ouverte la porte de la fantaisie.
Le ciel étoilé au-dessus de ma tête est un film conceptuel qui ravira ou agacera tant le propos minuscule est étiré pour toucher à l’universel. L’antipathie dégagée par le héros interroge sur la souffrance des auteurs obligés de s’isoler pour mener à bien leur processus créatif intérieur.
Bruno a publié un fougueux premier roman en 1996. La presse titrait : « Il y a un avant et un après Le ciel étoilé au-dessus de ma tête ». Vingt ans plus tard, Bruno a 50 ans. Il est célibataire, il n’a pas d’enfants, et vit en colocation avec une jeune Femen. Il se lève à 14h et passe la plupart de ses journées en caleçon à la recherche de l’inspiration. Pour lui tout va bien, mais ses proches s’inquiètent…
Sortie : le 23 mai 2018
Durée : 1h17
Réalisateur : Ilan Klipper
Avec : Laurent Poitrenaux, Camille Chamoux, Marilyne Canto
Genre : Drame
Html code here! Replace this with any non empty text and that's it.