La famille Verneuil est de retour avec ses querelles de clocher opposant les parents français traditionalistes, les gendres multiculturels et les filles coincées au beau milieu. Sur un principe volontairement caricatural farci de réflexions hautement subjectives et à fort caractère polémique prenant pour cible les origines ethniques de chacun, le premier volet Qu’est ce qu’on a fait au Bon Dieu avait réuni 12M de spectateurs. La suite n’apporte que de légères modifications et devrait rencontrer un même public largement conquis. Mais l’effet de surprise ne fonctionne plus et l’atmosphère manque cruellement de piquant pour susciter le même enthousiasme. La comédie est gentillette et ne déclenche finalement que de rares éclats de rire sonores, ce qui est quand même fâcheux pour une comédie familiale.
Un principe qui a fait ses preuves?
Christian Clavier et Chantal Lauby rempilent pour un nouveau tour de piste, revêtant les mêmes oripeaux de la famille BCBG repliée sur la belle ville de Chinon au cœur de la France provinciale. Les 4 filles vivent toujours à Paris en compagnie de gendres juif, arabe, ivoirien ou chinois. Car le film choisit, une fois de plus, de mettre en avant les origines de chacun, multipliant les poncifs bon enfant sur les caractéristiques supposées et largement répandues des gendres. Et cette fois, ce sont bel et bien les français qui en prennent pour leur grade, les gendres planifiant de quitter le territoire pour retourner sur les terres de leurs ancêtres. De manière assez inattendue, c’est un Christian Clavier toujours aussi franchouillard qui se dévoue et remue ciel et terre pour convaincre les partants de ne pas partir, à coups de subterfuges gros comme des maisons. Le déroulement du film n’apporte que de rares nouveautés par rapport au premier volet, la sœur de Charles va se marier avec une femme au risque de froisser le paternel toujours aussi prompt à la colère intempestive, la petite dernière donne naissance à un enfant très noir, et même trop noir pour certains, un réfugié afghan est recueilli à Chinon et se retrouve à la base de multiples quiproquos provoqués par les préjugés des Verneuil, mais le déroulé du film n’innove pas vraiment. Les producteurs, certainement eux-mêmes surpris par le raz-de-marée provoqué par le premier film, n’ont pas voulu prendre de risques. Reste un humour qui donnera une jaunisse à ceux qui préfèrent se draper dans une hypocrisie bon teint pour ne pas voir que les humains sont souvent de mauvaise foi, critiques, hâbleurs, c’est juste la vie et du second degré qui, s’il parvient à faire rire, peut détendre tout le monde et mettre à mal autant le communautarisme que les préjugés. Alors oui, ça ne vole pas souvent très haut, mais qu’importe, le parti pris de rendre compte d’une réalité très répandue, la méfiance entre des individus différents mais qui réussissent finalement à vivre ensemble fait plaisir à voir et la caricature n’est peut-être pas si caricaturale que ça.
Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu reprend les mêmes ingrédients que le premier épisode, il ne plaira pas à ceux qui avaient déjà fait une crise cardiaque après la première séance, il fera sourire la majorité des spectateurs et pourquoi pas ? Les Inconnus l’avaient déjà dit avec leur fausse pub Benetton, l’être humain est forcément et facilement un peu faux, ça ne doit pas l’empêcher de cohabiter avec ses semblables !
Nettement moins drôle que le premier.