Un film claustrophobique à découvrir avec A l’intérieur, sortie le 1er novembre

Le réalisateur Vasilis Katsoupis a débuté la préparation du film A l’intérieur en 2010 lorsqu’il était logé chez un ami à New York dans le quartier de Manhattan. Son immense appartement était parsemé d’objets design, de mobilier dernier cri et d’œuvres d’arts, tous hors de prix mais sans aucune utilité pratique. Le réalisateur a trouvé ainsi le point de départ d’un film qui voit le cambrioleur Willem Dafoe enfermé dans l’appartement où il s’est introduit, dans un déroulé rappelant All is lost, l’homme luttant pour sa survie et y parvenant longtemps à force d’inventivité.

Un grand Willem Dafoe

Enfermé dans un appartement luxueux sans pouvoir s’y échapper, le cambrioleur est victime de la grande sécurité des lieux. Hermétisme total, système de chauffage intelligent mais qu’il ne peut pas manipuler, vivres en très petit nombre, eau en quantité réduite. La situation très empirique lui demande d’abord des trésors d’imagination pour survivre. Puis son esprit divague petit à petit au fur de ses tentatives pour trouver la porte de sortie, au risque des accidents et du découragement. Au milieu des meubles et des œuvres d’art dont certaines d’Egon Schiele, le senior Willem Dafoe explore, découvre des pièces cachées, s’interroge et se métamorphose petit à petit en véritable ermite, certes involontaire, mais beaucoup plus conscient des besoins basiques de l’être humain. Eau et nourriture en premier lieu, et puis finalement un besoin impérieux d’art, il commence à dessiner sur les murs tel des peintures rupestres, il accumule des objets pour créer des véritables sculptures. La modernité des lieux se retourne parfois contre les occupants, la Macarena résonne quand la porte de frigo reste ouverte trop longtemps, frigo qui renferme une boite de caviar et de la vodka et non pas des vivres essentielles ou de l’eau. L’acteur est le seul ou presque à intervenir à l’écran hormis une femme de ménage et la foule des anonymes apparaissant sur les écrans de sécurité. L’acteur a vite été incorporé au projet, attiré par ce projet sans paroles et ce personnage poussé aux limites de sa raison. Le temps se déroule en temps réel, au fur et à mesure de la dégradation de l’appartement, la barbe pousse sur les joues du héros, ses cheveux poussent, il perd du poids, ses joues se creusent. Les œuvres d’art prennent une part importante dans le film, prenant d’autant plus de sens que la solitude du héros lui pèse et que son esprit déraille de plus en plus. Son personnage Nemo n’est pas un artiste mais il aime dessiner et créer, il commence à le faire de manière frénétique pour pour survivre transformant son séjour involontaire en véritable quête spirituelle.

L’originalité du film est totale, le spectateur est happé par les évènements dans un univers clos, luxueux mais finalement hostile dans un contexte d’enfermement. L’expérience est à découvrir le 1er novembre au cinéma pour un moment de cinéma inconfortable et surprenant.

Synopsis: Nemo, cambrioleur chevronné, se retrouve piégé dans un luxueux appartement new-yorkais. Essentiellement décoré d’œuvres d’art, il va devoir faire preuve de créativité et de ténacité pour survivre et tenter de s’échapper.

NOS NOTES ...
Originalité
Réalisation
Jeu des acteurs
Plaisir de la séance
Stanislas Claude
Rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d'érudit sur Publik’Art.
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