Almamula, un film argentin entre mystère et réalité, à découvrir en salle le 7 aout

Almamula est un film sur l’adolescence qui suit Nino, un jeune homme en train de découvrir sa propre nature, mêlant astucieusement peinture sociale et fantastique avec l’invocation de croyances païennes. Si on ajoute un père souvent absent et le tableau d’une petite communauté où tout le monde se connaît, le film tient en haleine sur fond d’atmosphère estivale suffocante alors que des enfants disparaissent mystérieusement, laissant supposer de possibles actes pédophiles. Avec en plus la sublime photographie d’Ezequiel Salinas qui distille ses couleurs chaudes, le désir et les pulsions prennent pleinement leur place.

Un film sur l’image et les préjugés

L’éducation que reçoit Nino et toute marquée par le poids de la religion qui accroit une culpabilité que les cours reçus font apparaitre et accroitre. Dans le contexte de la puberté, l’adolescent est appelé à ignorer et rejeter les changements du corps comme de l’esprit alors que tout autour de lui appelle au contraire à y prêter l’oreille. Sa sœur et ses amis plus âgés s’adonnent à des jeux dans la piscine, un homme le conduit en forêt et lui demande de le toucher, la fascination se passe de mots et le conduit à des explorations silencieuses. Et comme ni sa mère ni le curé n’apportent de réponses, il est livré à lui-même. Histoire d’approfondir les troubles ressentis par Nino, le réalisateur ajoute des touches de fantastique avec un visage noir aux yeux rouges, une silhouette sombre de sa taille, une blessure à la main rappelant les stigmates du Christ, pour ainsi souligner l’inquiétude étouffante ressentie et suggérer un danger imminent. La légende de l’Almamula évoque une femme qui aurait couché avec son père et son frère et qui hanterait la forêt. Le film est tout rempli de croyances anciennes qui existent tels d’inévitables carcans, entretenus par une grand-mère qui ressemble à une vieille sorcière. Sans figure paternelle protectrice, Nino se retrouve seul face à ce qu’il considère comme des démons, le conduisant à une inévitable culpabilité avec laquelle il se débat continuellement, entretenue par son entourage et la société tel un cauchemar éveillé.

La première du film a eu lieu au festival de Berlin pour découvrir un film très esthétique porté par des interprètes magnétiques, en premier lieu celui qui interprète Nino. La lumière et les sons sont très travaillés pour immerger le spectateur dans un petit village du nord de l’Argentine, au milieu d’une forêt fantastique et de cette légende de l’Almamula. Le film est à découvrir en salles le 7 aout.

Synopsis: Dans son quartier à Santiago del Estero, au nord de l’Argentine, le jeune Nino est régulièrement la victime d’actes homophobes parce qu’efféminé. Afin de le protéger, sa mère très croyante emmène toute la famille à la campagne pour les vacances d’été. La forêt près de la maison a la réputation d’être hantée par l’Almamula, un monstre qui, selon la légende, enlève tous tous ceux qui commettent des péchés charnels. Alors qu’il assiste aux leçons de catéchisme en préparation de sa confirmation, Nino se sent étrangement attiré par la forêt maudite.

NOS NOTES ...
Originalité
Réalisation
Jeu des acteurs
Plaisir de la séance
Stanislas Claude
Rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d'érudit sur Publik’Art.
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