Alphabet, un film documentaire de Erwin Wagenhofer
Alphabet analyse les pédagogies exercées dans différents pays, comme la Chine, la France, l’Allemagne, les Etats-Unis. C’est le troisième volet de la trilogie documentaire d’Erwin Wagenhofer, après We feed the world et Let’s make money. Ici avec Alphabet, le système éducatif actuel est remis en cause.
Sortie : le 21 octobre 2015
Durée : 1h48
Réalisateur : Erwin Wagenhofer
Les méthodes pédagogiques utilisées pour éduquer nos enfants ne sont-elles pas dépassées ? De la France à la Chine, de l’Allemagne aux États-Unis, « Alphabet » questionne un système éducatif qui privilégie la performance au détriment de la créativité et de l’imagination. En exposant au grand jour les limites d’un modèle hérité de la révolution industrielle, pédagogues, chercheurs, scientifiques, chefs d’entreprise et élèves abordent le rôle de l’enseignement et envisagent des voies alternatives à nos pratiques actuelles. Après We Feed The World (sur la crise alimentaire) et Let’s Make Money (sur la crise financière), Alphabet clôt « la trilogie de l’épuisement », comme l’appelle son réalisateur Erwin Wagenhofer.
La Chine est le pays où les élèves travaillent le plus, où la compétition démarre dès la maternelle et où il y a le plus de suicide chez les étudiants. Cela montre bien le malaise qui règne dans les écoles, collèges, lycées chinois.
Dans ce film, le réalisateur, Erwin Wagenhofer, s’adresse à des grands spécialistes de la pédagogie, tels que Sir Ken Robinson, anglais, Arno Stern ou un responsable de PISA (Program for International Student Assessment), des professeurs et chercheurs internationaux qui tous, montrent par des différents tests que le tout petit est naturellement doué, créatif et imaginatif. Mais que l’école va annihiler ses capacités et le mettre dans un moule sans respecter sa nature propre. Conclusion : 98% des enfants naissent avec un haut potentiel et après scolarisation, à 25 ans, ils ne sont plus que 2 % à garder ce haut potentiel !
L’école tue donc l’imagination des enfants et réduit ses capacités intellectuelles
Arno Stern s’occupe des enfants depuis des années en les accueillant dans un atelier de peinture, du Closlieu, où l’enfant vient s’amuser avec la peinture : Le jeu de peindre. Il peint ce qui lui passe par la tête sur de grandes feuilles blanches, sans aucune directive. Il y a une trentaine d’années, il remarque que les tableaux étaient plus gais, plus imaginatifs que ceux d’aujourd’hui où l’enfant ne semble pas s’amuser mais reproduit ce qu’il a appris à l’école. L’école tue donc l’imagination des enfants et réduit ses capacités intellectuelles. Telle est la thèse de ce film.
L’enfant Stern n’est jamais allé à l’école. Il a appris à lire tout seul et a découvert tout seul son futur métier de luthier. Il n’a jamais connu le stress des examens, jamais de compétition et parait être le plus heureux des hommes. Il est passionné par son métier et donne des conférences dans le monde entier pour faire partager son expérience : grandir sans école. Parcours atypique mais apparemment réussi !
On découvre également Pablo Pineda Ferrer qui est espagnol et le premier européen trisomique à avoir un diplôme universitaire ! Qui plus est de psychologie ! Un sacré personnage qui ne dit que des vérités et nous fait bien rire !
Ce film ne critique pas ouvertement les différentes pédagogies des écoles. Il les rejette en bloc. Il remet en question le fait que la créativité de l’enfant est enfouie sous les tonnes de connaissances et que l’école ne permet pas de développer ces capacités créatrices qui sont pourtant indispensables à l’homme ! Mais on peut regretter que ce film n’apporte absolument aucune piste pour aider l’enfant à s’épanouir malgré l’école ! On ne va pas tous déscolariser nos enfants sous prétexte de préserver leur côté créatif !
Il aurait été judicieux de parler des différentes pédagogies mises en place ici et là, comme Freinet, Montessori, Waldorf, autant d’écoles différentes où l’enfant est au cœur du système éducatif, sans parler des efforts de nombreux professeurs pour faire de la pédagogie différenciée.
Un bon film qui met l’accent là où ça fait mal mais qui n’apporte pas de solution. Hélas !