Amis Publics, un film de Edouard Pluvieux

Première réalisation d’Edouard Pluvieux, Amis Publics est une idée originale et audacieuse de John Eledjam, scénariste mais également humoriste qui a fait les premières parties des spectacles de Kev Adams. C’est donc tout naturellement que les deux amis se retrouvent au casting. Sans attente particulière, même un peu craintif quant à ce « moment de cinéma », on est allé se frotter à la star des adolescentes…

Le pitch du film peut en effet déstabiliser : Paul, un ado atteint d’un cancer parle à son grand frère Léo de l’un de ses rêves : braquer une banque avant de mourir. Ni une, ni deux, Léo, interprété par Kev Adams, décide d’organiser un faux braquage avec sa bande de potes. Seul hic, lorsque vient le jour J, les joyeux lurons se trompent de banque. Tout dérape mais ils parviennent miraculeusement à échapper à la police, avant d’être poursuivis sans relâche… Une équipe de bras cassés qui amuse la galerie à travers des dialogues livrés en rythme dans une course fugitive à rebondissements.

Largement ponctuée par des gags plutôt bien emmenés, l’histoire d’Amis Publics oscille avec originalité entre humour et drame. Sans compter la dimension policière du film qui s’ajoute à la confusion des genres. On a bien du mal, en bon français, à étiqueter le long métrage. Mais il est évidemment et avant tout le reflet de ses acteurs, qui s’évertuent à rire de tout et surtout de la maladie. Ne ratant pas une occasion de faire de l’humour noir en présence du principal intéressé, Paul, ces Amis Publics démystifient la maladie en poussant le bouchon à un niveau assez élevé. On en rit et c’est tant mieux.

La vraie révélation du film est bien John Eledjam.

Le film est toutefois rattrapé par son scénario tissé d’un incontournable fil dramatique. Car si Kev Adams et surtout John Eledjam savent être convaincants pour provoquer le rire, on a mal au coeur quand l’air sérieux, inquiet ou triste de Kev Adams surgit entre deux courses de voiture. Peut-être porte-t-il sur ses épaules le (très) lourd fardeau de l’humoriste des petites jeunes mais toujours est-il qu’on a vraiment du mal à y croire. La crédibilité n’est pas là, la légitimité non plus. La seconde viendra sans doute avec le temps et permettra d’aboutir à la première. Malheureusement, le rôle de Léo semble encore précoce et trop ambitieux pour l’artiste.

En tant que comique, showman et acteur, la vraie révélation du film est bien John Eledjam qui campe avec brio l’un des personnages les plus drôles et décalés du film (à l’instar du banquier joué par l’ineffable Frank Bellocq). Il nous régale.

Certes, Amis Public n’est pas un incontournable de l’année mais espérons que, comme le présente Kev Adams, le film change le regard des gens sur la maladie et fasse de ces enfants malades les héros qu’ils sont au quotidien.

Afin de réaliser le rêve de son jeune frère malade, Léo et leurs meilleurs potes organisent un faux braquage… mais le jour J, ils se trompent de banque. Le faux braquage devient un vrai hold-up. Commence alors l’aventure extraordinaire des Amis Publics ! Inspirée d’une Histoire Fausse.