Apocalypse sur Carson City tome 4
Date de sortie : septembre 2013
Auteur : Guillaume Griffon (scénario et dessin)
Le jour d’Halloween est enfin arrivé sur Carson City ! Il est temps pour tous de faire leur prière car dans ce quatrième tome, les zombies donnent l’assaut ! Et pas que…. Guillaume Griffon offre dans cet album un feu d’artifice cartoonesque sanglant et délirant, où univers du cinéma, de la BD et même du jeu-vidéo se côtoient joyeusement dans un gigantesque chaudron dont la température ne cesse de monter. Le finish approche à grand pas (la série comptera 5 tomes) et lambeaux de peau, viscères et matières cérébrales s’épandent invariablement d’une planche à l’autre. Griffon a donné le top départ avec un épisode qui aurait pu débuter par le clap « action ».
Le résumé de l’éditeur :
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Le shérif se rapproche inlassablement des fréres Blackwood… mais il devra encore affronter une ultime épreuve avant de toucher au but. De leur côté, les gangsters, barricadés dans leur « manoir », cherchent infatigablement la solution pour filer à l’anglaise devant les hordes de zombies qui menacent… car le temps presse, l’état de Buster est préoccupant et les munitions commencent à se faire rares…[/pull_quote_center]
C’est donc dans une atmosphère sur-tendue que l’auteur distille son savoir faire unique dans le monde du neuvième art. Après les interventions caricaturales de Chuk Nurris et Steven Seagal dans le troisième album, on se recentre ici sur les frères Blackwood, coincés dans cette grande baraque, et le shérif schizophrène qui avance malgré lui et quelques obstacle dont une pucelle complètement débile mais quasi-invicible et un boss de fin de niveau revenu d’entre les morts… Bref, on s’aperçoit vite qu’il est difficile de vous décrire à quel point le scénario est déluré tant il se vit à travers ses dessins et sa mise en scène.[pull_quote_right]Ça mort, ça déchire, ça troue, ça gicle, ça vomit, ça meurt aussi, et ça repart pour un tour…[/pull_quote_right]
Griffon fait preuve de toujours autant d’humour, souvent lourd mais c’est pour ça qu’on aime. Il se lâche complètement dans cet épisode d’action movie qu’on pourrait labelliser Romero. Ça mort, ça déchire, ça troue, ça gicle, ça vomit, ça meurt aussi, et ça repart pour un tour une fois revenu d’entre les morts. Un scénario que l’on pourrait trouver basique s’il ne s’inscrivait pas dans une trame plus générale faite de plusieurs histoires se télescopant. Mais c’est sûr, ce n’est pas dans cet album que le scénario sera le plus mis en avant qualitativement. Il fallait bien choisir.
Le dessin de Griffon semble se perfectionner depuis son premier Billy Wild. Les planches sont surprenantes de détails. On écarquille les yeux pour tenter d’élargir notre champ de vision devant ces fresques, on assiste à de véritables cinématiques si génialement mises en scènes que l’on oublie lire une BD ! On a en effet parfois envie de saisir une manette comme si l’on était devant un nouvel épisode de Viewtiful Joe ou d’éteindre la lumière pour admirer l’enchaînement pictural comme au cinéma.
Fidèle à lui-même Griffon annonce une fin gore et sanglante, qui ne se fera pas sans pertes supplémentaires (elles sont légion). Autant vous dire qu’on en ratera ça pour rien au monde !