Après Sara, un livre sans fin d’Amanda Coe
Amanda Coe nous livre, avec Après Sara, une histoire de famille complexe. Petit à petit on essaie de comprendre la situation. Sara décède brutalement, laissant derrière elle son mari, second mariage, et ses deux enfants nés du premier mariage de Sara. On sent très vite une situation compliquée. Les enfants, Louise et Nigel, n’ont pas revu leur mère depuis très longtemps.
Après Sara est un roman qui ne se finit pas, qui du coup, dérange et énerve !
Dès la première ligne, on est immergé dans cette histoire de famille : « Il n’y avait plus personne pour l’appeler Nidge. Ca avait été sa première pensée cohérente quand la voisine de Patrick avait téléphoné pour lui annoncer que leur mère était morte. » Sara a quitté son premier mari et ses deux enfants pour vivre avec l’homme dont elle est tombée folle amoureuse et cet amour était réciproque. Il s’agit de Patrick, écrivain dramaturge qui écrit des pièces de théâtre et connaît un grand succès, à l’époque de leur première rencontre.
Le lendemain de la mort de Sara, Nigel et Louise, vont chez leur mère et découvre un Patrick hagard, alcoolique et désagréable. Au même moment débarque, sans prévenir, la jeune étudiante Mia qui fait un mémoire sur Patrick, l’écrivain. Et elle s’installe dans cette maison. Nous avons donc sous le même toit des personnes qui ne se connaissent pas, qui ne s’aiment pas, mais qui doivent cohabiter. Rien n’est dévoilé dans l’écriture de Amanda Coe, tout est chuchoté. Et bien sûr, on ne comprend pas tout ! Il faut arriver à lire entre les lignes. Ce qui n’est pas toujours aisé. Chacun réagit différemment face à la mort de Sara. Mais là n’est pas le point central du livre, même si on pourrait le croire. Les enfants, devenus eux-mêmes parents, espèrent dévoiler quelle fut la vie de leur mère durant toutes ces années avec Patrick. La description de chaque membre de cette drôle de famille n’est pas empathique et du coup, on reste très froid et presque insensible à leurs pensées. C’est vraiment dommage.
Un roman bizarre, avec des personnages complexes.
Amanda Coe expose des situations, des relations, mais pas le pourquoi du comment. Et ce, jusqu’à la dernière page. C’est assez déroutant et en même temps quand on a fini le livre, on est déçu. Aucune réponse à nos nombreuses questions. C’est à nous d’écrire la suite du roman et d’imaginer ce qu’il s’est vraiment passé du vivant de Sara. Et Mia reste une énigme, non sans avoir investi complètement la vie de Patrick… Un roman bizarre, avec des personnages complexes dont on ne retient pas grand chose si ce n’est un égoïsme grandissant chez chacun. La nature humaine n’est pas forcément emplie de bons sentiments, chez Amanda Coe. Bref, Après Sara est un roman qui ne se finit pas, qui du coup, dérange et énerve ! On le quitte et jusqu’à la dernière page, on espère le comprendre… C’est sans doute la force de ce livre : laisser au lecteur sa part d’écriture et à lui de décider qui a été vraiment Sara !
Trad. de l’anglais par Claire-Marie Clévy
Années 1980. Patrick, jeune dramaturge charismatique et ambitieux, enfant terrible du théâtre, tombe follement amoureux de Sara. Mais Sara est déjà mariée. Elle abandonne mari et enfants pour vivre pleinement son destin de muse. Image parfaite du couple rêvé, alliant beauté et talent, Sara et Patrick deviennent les chouchous du public.
Trente-cinq ans plus tard, Patrick vit seul après la mort brutale de Sara. Il ne lui reste que son whisky, son carnet de notes et une rage toujours intacte contre le monde entier. Louise et Nigel, les enfants de Sara, désormais adultes, cherchent à comprendre qui était leur mère et pourquoi elle a choisi de les abandonner. Sara, malgré son absence, va réunir ces trois personnes. Chacun à leur manière, ils devront apprendre à faire leur deuil et à se reconstruire malgré les blessures qui ne guériront jamais, les questions restées sans réponse et la perte d’un être que personne ne pourra jamais remplacer.
Après Sara est un roman dérangeant, à l’humour féroce, terriblement juste sur le chagrin, l’égoïsme et la persistance des blessures anciennes.