Beaux rivages ou comment ne pas se noyer après une séparation (JC Lattès)
Les livres de Nina Bouraoui sont toujours attendus par ses nombreux lecteurs. Son dernier qui vient de sortir, Beaux rivages, veut donner de l’espoir à toutes les personnes qui se font « plaquer » par leur partenaire.
Nina Bouraoui écrit ce roman à la première personne. Il s’agit d’une femme de 45 ans, qui est amoureuse d’Adrian. Leur histoire a déjà huit ans. C’est à la fois long et pas long. Ils ne vivent pas ensemble. Lui habite à Zurich et elle, à Paris. Ils se retrouvent souvent chez l’un ou l’autre et font de très nombreux voyages ensemble. Leur histoire est aussi marquée par les nombreux attentats : ceux de janvier 2015 et ceux du Bataclan.
Cette façon de vivre leur amour leur allait parfaitement, respectant la liberté de chacun. Jusqu’au jour où Adrian dévoile avoir rencontré une autre femme, depuis déjà quelques mois. Il met donc fin à la relation avec A. qui n’a rien senti venir… Absolument rien. Comme c’est, hélas, souvent le cas.
A. est absolument effondrée. Durant des pages et des pages, on entre dans son corps meurtri, son âme liquéfiée. L’écriture n’est jamais plombante. On souffre en même temps qu’elle. Chacun de nous pourra s’identifier soit à elle, soit à Adrian. De toute manière, la situation n’est pas simple et toujours douloureuse puisque en rapport avec l’amour.
« J’étais ma propre forteresse, vide, comme le titre d’un livre de Bruno Bettelheim sur l’autisme, je me cloîtrais de l’intérieur. J’avais perdu mon désir pour les autres. » p.104
L’auteure dit avoir écrit ce livre pour redonner de l’espoir à tous « les quittés du monde ».
Croire en l’amour ou ne plus y croire, telle est la question !
« […] alors que moi je reste au bord, je ne veux plus prendre de risque, mais il n’y a pas de vie sans risque, non, pas de vie, ou alors, on reste chez soi, à l’abri du danger, alors que le vrai danger est à l’intérieur de nous, c’est là que ça craint, sous l’oreiller, dans le sable, les yeux fermés, les mains sur les oreilles, c’est quand on ne veut plus rien savoir que la vérité dévore. » p.234
Beaux rivages n’est pas un livre triste, c’est un livre vrai qui offre des solutions au combat qu’est la vie, qu’est l’Amour, pour chacun d’entre nous.
C’est une histoire simple, universelle. Après huit ans d’amour, Adrian quitte A. pour une autre femme : Beaux rivages est la radiographie de cette séparation.
Quels que soient notre âge, notre sexe, notre origine sociale, nous sommes tous égaux devant un grand chagrin d’amour.
Les larmes rassemblent davantage que les baisers.
J’ai écrit Beaux rivages pour tous les quittés du monde. Pour ceux qui ont perdu la foi en perdant leur bonheur. Pour ceux qui pensent qu’ils ne sauront plus vivre sans l’autre et qu’ils ne sauront plus aimer. Pour comprendre pourquoi une rupture nous laisse si désarmés. Et pour rappeler que l’amour triomphera toujours. En cela, c’est un roman de résistance.
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