Belgica, un film gueule de bois belge de Felix Van Groeningen
Felix Van Groeningen signe son grand retour avec Belgica. Deux frères montent ensemble un haut lieu des nuits de Gand. Le Belgica devient LE lieu à la mode où musique et déshinibition se côtoient dans une ambiance légère et festive. Jo et Frank sont les héros d’un tableau social de la belgique contemporaine. Rien n’est vraiment rose dans le monde de la nuit. Ambiance musicale furieuse pour cette évocation très personnelle de la difficulté de mener des projets avec un membre de sa famille…
Membre de l’impressionnante vague de réalisateurs belges pétaradants aux côtés de Jaco Van Dormael, Michael R. Roskam et Geoffrey Enthoven, Félix Van Groeningen est attendu à chacun de ses films. Qui n’a pas vu La Merditude des Choses ou Alabama Monroe doit absolument rattraper le temps perdu pour découvrir ces deux pépites touchantes et iconoclastes. La famille barrée du premier rivalise entre alcoolisme outrancier et joie de vivre intransigeante dans un aveuglement jouissif. Le second laisse carte blanche à la belle Verlee Baetens pour enivrer le spectateur de sa voix capiteuse. Deux films pareils à nul autre, reflet de l’originalité incontestable de son réalisateur, capable de toucher et d’interpeller à chacun de ses films.
Si les héros sont touchants, la musique est électrisante.
Belgica s’inspire de l’histoire vraie de proches du réalisateur à Gand. Pas autobiographique mais éminemment personnel, Belgica s’est monté sur une montagne de rushs. 130 heures d’images ont du être travaillées et retraitées pour aboutir à une histoire de frères et de musique. Jo et Frank ne savent pas ce qui les attend quand ils décident de monter un club ensemble sur les lieux du bar tenu par le cadet Jo. Célibataire et libre de toute attache, Jo se révèlera pourtant le plus consciencieux des deux frères. L’ainé Frank a beau être rangé des voitures depuis son mariage, l’arrivée d’un enfant et un second en route, il vit une crise d’adolescence tardive en se laissant aller à tous les excès que la nuit lui permet. Jusqu’au clash prévisible.
Si les héros sont touchants, la musique est électrisante. Felix a laissé la barre au duo belge et mondialement connu Soulwax. Plus connu sous le nom 2 Many DJ’s, le duo a animé les folles nuits de beaucoup dans les années 2000. Ils proposent une musique énergisante pour animer les nuits du Belgica. Quelques morceaux connus raviveront les souvenirs des anciens fêtards avec une énorme vague de nostalgie. Un cocktail sonore jubilatoire qui accumule les décibels. Belgica n’est pas pour autant un film uniquement musical et le drame rode sous les lampadaires de Gand. Belgica est aussi une histoire de famille et de choix. L’ivresse nocturne ne doit pas faire oublier les contraires quotidiennes, ce que le cadet devra rappeler sévèrement à son ainé…
Belgica suit un sillon moins réjouissant que ses devanciers sans pour autant manquer d’atouts. Si les abus de l’ainé peuvent lasser après la 40e cuite arrosée de poudre blanche, Félix maintient le cap jusqu’au bout. Le film touchera moins mais se regardera avec l’oeil pétillant des fans du cinéma belge. Si différent, si orgastique…
Jo et Frank sont frères, et comme souvent dans les familles, ces deux-là sont très différents. Jo, célibataire et passionné de musique, vient d’ouvrir son propre bar à Gand, le Belgica. Frank, père de famille à la vie bien rangée et sans surprise, propose à Jo de le rejoindre pour l’aider à faire tourner son bar. Sous l’impulsion de ce duo de choc, le Belgica devient en quelques semaines the place to be…
Sortie : le 2 mars 2016
Durée : 2h07
Réalisateur : Felix Van Groeningen
Avec : Tom Vermeir, Stef Aerts, Hélène De Vos
Genre : Comédie dramatique