En 1940, le Gouvernement de Vichy a donné l’ordre d’interner administrativement toutes membres de la population nomade de France, direction une trentaine de camps répartis sur tout le territoire. La raison? Un arrêté permettait cet internement car la circulation des nomades représentait soit disant, en temps de guerre, un risque de diffusion des informations stratégiques. Des milliers de Tsiganes de nationalité française furent maintenus dans ces camps jusqu’à la fin de la guerre, y compris 700 enfants et 500 adultes au Camp de Jargeau dans le Loiret.
Un documentaire glaçant
Le cinéaste Henri-François Imbert organise son documentaire avec des rencontres dans les communautés gitanes et manouches d’Agde et de Montauban pour retisser les fils de la mémoire et questionner le présent des Tsiganes aujourd’hui. Ce furent des milliers de Tsiganes qui furent maintenus dans une trentaine de camps, répartis sur tout le territoire jusqu’à la fin de la guerre, et même un peu après. C’est 80 ans qui sont passés depuis ces évènements. C’est lors d’une visite-conférence du Camp de Jargeau dans le Loiret que le réalisateur a eu l’idée d’approcher des Tsiganes pour mieux connaitre leur histoire. Né à Narbonne en 1967, Henri-François Imbert a commencé un journal filmé en super-8 vers l’âge de 20 ans. Il est passé à des documentaires très personnels, produits et distribués de manière artisanale, avec sa propre société de production, Libre cours. La plupart de ses films ont un lien très fort avec l’Occitanie, comme notamment No Pasaran, album souvenir (2003) qui évoque l’exode des Républicains espagnols en France en 1939 ; Le Temps des amoureuses (2008) qui revient sur le tournage de Mes Petites Amoureuses de Jean Eustache, à Narbonne en 1973, ou encore Piet Moget, un matin (2012) portrait du peintre et collectionneur hollandais, installé à Sigean depuis les années cinquante. Le documentaire décrit le quotidien d’une époque trouble où des français ont été enfermés par d’autres français dans un contexte d’occupation et de collaboration.
Les stigmates sont encore visibles après cette période délicate. Le documentaire revient sur des faits qui ne laissent pas insensibles et interrogent sur la nature humaine.
Synopsis: En 1940, le Gouvernement de Vichy ordonna l’internement de tous les « Nomades » de France. 6.500 Tsiganes, pourtant de nationalité française, furent ainsi enfermés dans une trentaine de camps en France, jusqu’à la fin de la guerre. Partant de ce fait historique, ce film questionne le présent des Tsiganes aujourd’hui.