Ce documentaire réalisé par le réalisateur allemand Wim Wenders en 1999 a fait l’effet d’une bombe avec cette musique enchanteresse exhumée de Cuba. Les vieux musiciens s’en donnent à cœur joie pour révéler la richesse de leurs mélopées, entre images de l’île chauffée par le soleil et commentaires de vieux musiciens toujours verts et animés par la passion de la musique. Le documentaire a profité de l’enregistrement diligenté à Cuba par Ry Cooder pour mettre en image la passion engendrée par une musique qui a conquis le monde.
Des super grands-pères très fringants
L’âge moyen des protagonistes musiciens et chanteurs est de 70 ans quand Wim Wenders débarque sur l’île après avoir écouté l’enregistrement dirigé par Ry Cooder. Le périple est coloré pour retrouver les papys dans un vieux studio de la Havane où chacun prend le temps de partager ses souvenirs avec le réalisateur allemand entre deux mélodies. Les confessions sont touchantes, elles retranscrivent toute une époque inconnue de beaucoup, les témoignages sont livrés à cœur ouvert, à se demander pourquoi l’île de Cuba est restée fermée si longtemps sans pouvoir exporter sa musique aux oreilles du monde. Le documentaire continue sur la tournée européenne et américaine où le public nombreux a pu profiter des talents jusque là inconnus des non-cubains de ces super papys imperméables aux outrages du temps. Le film documentaire a été acclamé autant par la critique que par le public en s’intéressant avant tout à la musique, mais pas seulement. Le film se regarde et s’écoute alors que sa construction permet de ne jamais perdre le fil en enchainant harmonieusement interviews et chansons. L’image et la façon de filmer donnent une vraie dimension anthropologique à un film qui exhume des existences placées sous le double signe du soleil et de la musique.
Après tant d’années d’abandon, les musiciens cubains se régalent de se voir ainsi réhabilités pour une musique qui a résonné sur le monde entier. La ressortie du film sur grand écran le 14 juillet va permettre de profiter dans les meilleures conditions possibles d’un documentaire rentré dans l’éternité.
Synopsis: Ry Cooder a compose la musique de Paris Texas et de The End of Violence. Au cours du travail sur ce dernier film, il parlait souvent avec enthousiasme à Wim Wenders de son voyage à Cuba et du disque qu’il y avait enregistré avec de vieux musiciens cubains. Le disque, sorti sous le nom de « Buena Vista Social Club », fut un succès international. Au printemps 1998, Ry Cooder retourne à Cuba pour y enregistrer un disque avec Ibrahim Ferrer et tous les musiciens qui avaient participé au premier album. Cette fois, Wim Wenders était du voyage avec une petite équipe de tournage.