Café Society, un bon cru de Woody Allen
Café Society est un Woody Allen annuel tout à fait honorable. Projeté hors compétition au Festival de Cannes 2016, le film perpétue l’atmosphère surannée et nostalgique chère au génial réalisateur new yorkais. Le film est un vaudeville charmant et langoureux, débordant de fantaisie. Une preuve de plus que le réalisateur de Manhattan et Match Point ne perd pas encore la main, quoique le déluge d’éloges déjà entendu soit un peu surfait…
Kristen Stewart et Jesse Eisenberg prennent la suite du duo Emma Stone et Joachin Phoenix à l’oeuvre dans le très surestimé Un Homme Irrationnel. Fraichement débarqué à Hollywood en provenance d’un New York situé sur une autre planète, l’acteur de The Social Network et Batman Vs Superman tombe amoureux de la secrétaire de son oncle interprété par un Steve Carell récemment remarqué en financier irascible dans The Big Short. Mais comme souvent chez Woody Allen, rien n’est jamais si simple et les conflits d’intérêts complexifient l’idylle de jeunes tourtereaux transis d’amour. La sincérité des sentiments se heurte aux réalités cruelles d’un monde féroce et impitoyable. Les facilités et largesses ont tout du mirage où stars et producteurs se côtoient dans une hypocrisie bien comprise.
Woody Allen aime jouer avec ses codes et renverser les perspectives dans une jubilation non feinte. Si ses films se ressemblent toujours un peu avec des éternelles histoires d’amour contrariées, il sait apporter suffisamment de subtilités pour se renouveler encore et toujours, même à 80 ans bien tapés. Ainsi pourrait-on rapprocher le personnage du candide Jesse Eisenberg avec celui plus cynique de Jonathan Rhys Meyers dans Match Point. Car là où Rastignac était prêt à toutes les bassesses pour réussir, Bobby jouit d’une innocence immaculée qu’il ne trahira jamais. Et combien même différents, les deux personnages connaissent ce doute persistant qui les hantera pour toujours. A noter la présence décorative d’une Blake Lively aussi charismatique qu’un Yorkshire. L’enchainement des péripéties ne s’élève dans la stratosphère que par la magie dégagée par le couple Eisenberg/Stewart. Une vraie connivence lie des acteurs déjà réunis dans American Ultra et visiblement heureux de se retrouver.
Une cuvée allennienne séduisante pour un ravissant Café Society qui rappelle l’ambiance désuète d’Accords et désaccords. Pas de jubilation excessive ni de déception carabinée pour un opus dans la bonne moyenne de ce que sait nous proposer Woody Allen.
Ce film a été présenté lors de la 69e édition du Festival de Cannes, hors compétition.
New York, dans les années 30. Coincé entre des parents conflictuels, un frère gangster et la bijouterie familiale, Bobby Dorfman a le sentiment d’étouffer ! Il décide donc de tenter sa chance à Hollywood où son oncle Phil, puissant agent de stars, accepte de l’engager comme coursier. À Hollywood, Bobby ne tarde pas à tomber amoureux. Malheureusement, la belle n’est pas libre et il doit se contenter de son amitié.
Jusqu’au jour où elle débarque chez lui pour lui annoncer que son petit ami vient de rompre. Soudain, l’horizon s’éclaire pour Bobby et l’amour semble à portée de main…
Sortie : le 11 mai 2016
Durée : 1h36
Réalisateur : Woody Allen
Avec : Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Steve Carell, Blake Lively
Genre : Comédie dramatique
Oui, ce ne sera pas un Woody Allen marquant… d’où une petite déception…