Le chant des lendemains, un roman imaginaire du monde de demain de Valérie Gans (JC Lattès)
Quand on se plonge dans le dernier roman de Valérie Gans, on a l’impression d’être plongé dans un futur assez proche. Valérie Gans nous raconte l’histoire d’une famille. Il est vrai que ce n’est pas une famille ordinaire, même pour les années 2030.
Arnaud et Elliott sont mariés et ont eu un bébé, Frank, grâce à une mère porteuse, Sophie. Jusque-là, rien de vraiment futuriste. Sophie n’est que la mère porteuse mais pas la mère biologique pour éviter tout attachement avec le bébé. D’un commun accord, ils décident tous les trois, que le bébé verra sa « mère », un week-end sur deux.
Arnaud a été marié auparavant, à Lorraine avec qui il a eu deux enfants, Louise et Bastien. Il les a quittés pour épouser Elliott. Lorraine est partie en Dordogne vivre avec Mario qui est passionné d’agriculture, très écolo. Mario a décidé de créer une céréale qui n’a guère besoin d’eau. Car on va vite se trouver en pénurie d’eau, surtout en Afrique, où la situation est catastrophique. Le monde va mal, très mal.
D’un côté on voit le projet de Mario évoluer et de l’autre la famille d’Arnaud. Elliott est fou de son fils, Frank, et fait tout pour lui. Quant à Arnaud, il a du mal avec cet enfant. Frank grandit et pose beaucoup de questions, surtout autour de sa naissance. Il se trouve que Frank a des capacités hors du commun et en plus, c’est un artiste. Elliott va donc l’inscrire dans une école d’excellence. Mais rien ne sera simple pour ce garçon. Dès son plus jeune âge, les copains se moquent de lui, avec ses deux pères. (Dommage que notre société n’ait pas davantage évolué…) Dans son roman, on se perd un peu avec tous les nombreux personnages secondaires. Mais c’est néanmoins intéressant de voir leurs projets de vie et leurs réalisations. Y compris leurs incompréhensions et leurs souffrances.
Valérie Gans fait en sorte que l’on s’attache à eux. Mais surtout à Elliott, Arnaud, Frank et Sophie qui prend de plus en plus de place. Leur monde reste très sensible, nature, gourmand, même savoureux, et bien peu connecté ! Etonnant pour un monde du futur ! Un monde du futur proche de nos vieilles racines et du bon sens de nos anciens !
Mais on apprécie la qualité de l’écriture qui rend ce roman facile à lire et agréable.
Arnaud et Elliott ont eu un bébé. Il s’appelle Frank. La semaine, il vit chez ses pères, et un week-end sur deux, il est avec Sophie, la jeune femme qui l’a porté. Un équilibre qui semble convenir à tous, et réinvente les codes de la famille recomposée.
Lorraine est partie vivre en Dordogne avec Mario. Conscient de la pénurie d’eau qui menace d’ici 2030, et de plus en plus décidé à éradiquer la faim dans le monde, celui-ci s’attelle à l’invention d’une céréale résistante et qui demandera très peu d’arrosage. Mais les OGM ont toujours mauvaise presse, et les paysans du coin ne sont pas prêts à le laisser faire…
Pendant que le monde change, Frank grandit. Et c’est pour lui un véritable parcours du combattant. Ses relations avec Arnaud sont tendues, celui-ci n’en voulait pas et il ne l’a jamais accepté. Ses camarades d’école sont jaloux de ses notes et de sa beauté, et lui font bien sentir qu’il est « différent ». Allant jusqu’à le traiter d’OGM, allusion à la manière très sélective dont il a été fabriqué.
Des enfants différents dans un monde qui bouge, des enjeux géopolitiques et écologiques qui changent les données… Dans ce roman, Valérie Gans pousse les curseurs du politiquement correct pour imaginer le monde de demain. Ni mieux, ni moins bien… Simplement différent.