Conférence évoque la volonté de se souvenir d’un attentat tragique en Russie, survenu en 2002, pour les survivants et leurs proches. La prise d’otages du théâtre Dubrovka en 2002 a fait 128 morts, un total très lourd qui a laissé des traces. Le film suit principalement les récits de ceux qui ont vécu la tragédie de près, avec énormément de réalisme et une volonté de remettre les choses à leur place. Pas de scènes inutiles ou d’effets spectaculaires, juste le besoin de mémoire pour pouvoir continuer à vivre.
Un drame inoubliable pour les familles et les survivants
Le réalisateur Ivan I. Tverdovsky, déjà à la barre de l’insensible en 2016, a imaginé un film destiné à montrer le cours des évènements à ceux qui n’y étaient pas. Le film débute avec un contexte familial particulier pour l’élargir et évoquer un sentiment de peur général. Quand les participants à cette session de mémoire se réunissent, leur temps est compté;, les responsables de la salle ont donné une heure limite. Pourtant le personnage de Natasha refuse d’abroger la rencontre et se comporte comme une preneuse d’otages, bloquant les portes et étirant en longueur la séance. Son objectif est d’abroger cette peur qui tiraille tous les survivants de cette véritable tragédie russe, très mal connue chez nous, et pourtant aussi marquante que le 11 septembre en Russie. Tout le monde là-bas connait de près ou de loin quelqu’un qui y est lié. Le réalisateur a préparé son film en rencontrant lui-même des personnes qui étaient présentes dans ce théâtre de sinistre mémoire. Il a recueilli des témoignages et il a été attentif aux gestes et aux attitudes pour coller au plus près de la réalité. Conférence n’est pas un titre anodin, car le récit de chacun des survivants se veut extrêmement précis et détaillé pour faire revivre la tragédie minute pas minute. Qui entrait, qui sortait, qui allait aux toilettes… Il est intéressant de voir des personnages qui eux semblent se souvenir d’absolument rien, comme s’ils souhaitaient occulter cette partie douloureuse de leur existence. On peut identifier des mannequins gonflables présents dans la salle, soit pour combler les places vides, soit pour figurer des terroristes, soit pour rappeler les personnes décédées et donc absentes de cette conférence. Le film a souvent des airs de documentaire et les histoires racontées dans le film sont vraies mais jouées par des acteurs extrêmement crédibles.
La limite entre fiction et réalité est troublante et donne tout son sel à ce film au plus près de la réalité.
SYNOPSIS :
17 ans après la prise d’otages du théâtre Dubrovka, l’une des tragédies majeures du 21ème siècle dans l’histoire de la Russie, Natalia, revient à Moscou pour organiser une soirée commémorative pour les familles des victimes de l’attentat d’octobre 2002. Pourquoi s’est-elle retirée dans un monastère depuis si longtemps ? Pourquoi sa fille la rejette-t-elle ? Quel est le but de sa démarche ?