Django, un film de Sergio Corbucci, à voir en santiags avec un verre de Tequila.

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Sortie au cinéma : en 1966, sortie en DVD : en janvier 2013

Durée : 1h32

Avec : Loredana Nusciak,  Franco Nero

De la boue, de la barbe, des douilles chaudes de pétards, des guitares mexicaines et un cercueil : voilà ce qui vous attend dans Django, western spaghetti de Sergio Corbucci.

Synopsis :

[pull_quote_center]Django, un homme solitaire et mystérieux traverse le désert. Derrière lui, il traîne un cercueil, sans que personne en connaisance la raison. Après avoir sauvé une femme des mains de bandits, il poursuit ces hors-la-loi jusque dans la ville où ils sèment la terreur. Là, à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, il va s’interposer entre un général américain et un aventurier mexicain.[/pull_quote_center]

Ce n’est pas un western poli américain, non, on plonge dans la crasse, dans la transpiration de cow-boys sudistes et mexicains révolutionnaires, dans un bon western de Série B, le western spaghetti ! On met de côté le gentil blanc qui vient sauver la demoiselle des griffes ardentes amérindiennes ou latinos, notre homme s’appelle Django, et c’est franchement un salopard !

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Django se balade avec un cercueil, et pendant une bonne moitié de film, on ne sait absolument rien de son contenu. Ce genre de chose contribue à l’atmosphère macabre et frôle le fantastique.  Le film s’ouvre sur notre anti-héros mal rasé, tirant sa boîte dans la boue, selle de cheval sur l’épaule (à noter que la selle de cheval ne sert absolument à rien dans la dramaturgie du film, mais il la porte quand même, pourquoi ?). Il sauve une dame, Maria, Loredana Nusciak, des mains de révolutionnaires mexicains, la raccompagne au saloon, lui fait les yeux doux. Bel homme ? Attention aux apparences, de beaux yeux bleus peuvent cacher de la perfidie, Django est un roublard : entre coopération avec les mexicains et détournement de fonds déjà détournés, Django n’est pas tout blanc.

Farouchement habile avec ses pétards, ce déserteur solitaire ne se laisse jamais botter le derrière sans de méchantes répercussions par la suite. On insulte son ami Hugo? Coup de pioche. On l’empêche de jouer aux cartes? Django sort la machine-gun. On lui brise les mains ? Django n’a pas besoin de mains pour bien tirer. Corbucci, l’un des trois Sergios (Sergio Léone, Sergio Sollima et Sergio Corbucci), atlantes du western spaghetti, dresse sous un cuir sale un personnage excessif, et intéressant. Il inscrit dans Django tous les codes du western italien : maison close, crasse, dynamitage de la morale, suppression de l’opposition des gentils blancs et méchants peau rouge, anti-héros et extrême violence. Les duels ne sont pas des duels au sens traditionnel du terme : lynchages et bagarres, exterminations, catch féminin dans la boue (oui oui).

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Quand on commence Django, la musique, la typographie et le nom, ne nous sont pas inconnus… Mais oui, Tarantino ! Django Unchained fait partie des nombreux films inspirés du Django corbuccien.  Le Django de QT est truffé de référence du Django  de 1966 : le nom, certaines bandes sons (dont celle d’ouverture : ‘’Django ’’ de Luis Bacalov), la typo rouge sang et il fait jouer Franco Nero dans une scène mythique où les deux Django (Franco Nero et Jamie Foxx) sont l’un en face de l’autre. Mais pas seulement : l’oreille coupée d’un mexicain serait-elle l’oreille coupée du policier dans Reservoir Dogs (1992), coupée par le fabuleux M. Blonde (Michael Madsen), et dans l’œuvre de Sergio, par Hugo le mexicain ? Tarantino, comme son ami Robert Rodriguez, puisent certainement une partie de leur inspiration dans le western spaghetti. Ainsi, à la place d’un cercueil renfermant une machine-gun,  El Mariachi (Antonio Banderas) dans Desperado (1995) se trimbale-t-il une suitcase à guitare renfermant tout le matériel nécessaire afin de punir les méchants. Corbucci inspire, et les maîtres contemporains expirent.

Au fond c’est peut être ça le talent. Savoir expirer à sa manière les choses passionnellement inspirées. Paradoxalement, parler de respiration dans Django  est difficile : quelle odeur renifler ? Quel air inhaler ? On reste parfois, nous, dans notre fauteuil, ou dans notre canapé peu importe, en apnée totale face au film de Corbucci. La boue nous colle à la peau, le sable mouvant nous attire vers le fond, l’odeur de picole tiède titille nos narines, et la chaleur épaisse de l’air envahit nos poumons : Django est une expérience, un voyage dans le far west  italien. ‘’

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