Le pianiste Evgeny Kissin déferle sur le Théâtre des Champs-Elysées

 

Evgeny Kissin
Evgeny Kissin
Théâtre des Champs Elysées

Un pianiste de légende fait vibrer le Théâtre des Champs Elysées

Le récital d’Evgeny Kissin au Théâtre des Champs Elysées a attiré la foule des grands soirs. Une salle comble des caves au plafond attendait le pianiste russe avec la certitude d’assister à un moment d’exception. Evgeny Kissin est l’équivalent à ce début de 21e siècle d’un Vladimir Horowitz au 20e siècle ou d’un Herbert Von Karajan pour la direction d’orchestre. Le monument du piano mondial a livré un récital riche et varié le mardi 16 mars 2016 ponctué par une standing ovation debout, vibrante et émouvante.

Evgeny Kissin a connu une notoriété extraordinairement précoce. Enfant prodige du piano, il interprète les deux Concertos pour piano de Chopin à l’âge de 13 ans avec l’Orchestre philharmonique de Moscou et il rejoint Herbert von Karajan à 17 ans pour un Concerto n°1 pour piano de Tchaikovsky resté dans toutes les mémoires. Il faut voir débarquer cet adolescent au visage juvénile sur la scène du Berlin Philarmonic Orchestra pour se rendre compte de son assurance et de son talent.

Nullement impressionné par la statue du commandeur Karajan dirigeant comme à l’habitude d’une main de fer son orchestre, Kissin fait corps avec son instrument et livre une prestation gravée pour l’éternité, presque plus gêné par l’ovation finale que par les 40 minutes de sa prestation tigresque. A maintenant presque 45 ans, Kissin parcourt les plus prestigieuses scènes du monde entier et c’est tout naturellement qu’il fait étape au Théâtre des Champs Elysées pour son offrande annuelle.

Un mélange de compositeurs germaniques et espagnols pour un résultat surprenant

Le souvenir du concert donné en décembre 2014 raisonne encore des noms de compositeurs prestigieux interprétés sur la scène du TCEBeethovenProkofievChopin et Liszt ont été autant de cols de haute altitude franchis avec brio par le pianiste russe. Le programme de mars 2016 mélange les compositeurs germaniques et de compositeurs espagnols pour un résultat surprenant.

Si ses habituelles prestations font la part belle aux compositeurs romantiques et classiques, Evgeny Kissin révèle une curiosité rafraichissante en intégrant Albéniz et Larregla à son répertoire de concert. Aux côtés des incontournables MozartBeethoven et BrahmsKissin ne se contente pas d’interpréter les morceaux de bravoure de compositeurs prestigieux et bigarre l’évènement d’influences insoupçonnées.

La salle est archi-comble quand Kissin prend possession de la scène. Le concert débute avec la Sonate n°10 de Mozart. Un chapelet de notes sautillantes déferle dans le TCE avec une vivacité fulgurante. SI le compositeur autrichien n’a jamais été avare d’ornements cristallins, Kissin lui fait honneur en alliant précision chirurgicale et fougue passionnée. Véritable personnage de théâtre habité par son rôle, le génial pianiste vibre de tout son corps pour un Allegro moderato enlevé avant de se plonger dans une intense introspection pour l’Andante Cantabile.

Il revient à la vie pour l’Allegretto, comme possédé par l’esprit de Wolfgang Amadeus. Nuances et couleurs se révèlent tout autant au bout des doigts que dans chaque partie de son corps. La Sonate  n°23 Appassionata de Beethoven qui suit percute la foule comme un train en marche avec sa vive allure et sa puissante destructrice. Le compositeur en avait fait un impétueux torrent de puissance tourmentée, le pianiste le met en exergue avec sa coutumière honnêteté. Un tonnerre d’applaudissement accueille l’entracte, il est temps de souffler.

La salve d’applaudissement finale se double d’une standing ovation debout, émouvante et vibrante

La seconde partie du concert débute avec trois intermezzos de Brahms plus doux, romantiques et berçant presque l’audience. Quand surviennent Albéniz et Larregla, la surprise le dispute à l’éblouissement. Les rythmes andalous embarquent les auditeurs dans les paysages méditerranéens de l’Hispanie éternelle.

La foule reconnait le célèbre Asturias habituellement interprété à la guitare. Quand le concert se cloture, la foule réclame un rappel, elle en obtiendra trois. Pas d’informations à maintenant sur leur contenu, elles devraient arriver très prochainement. Tandis que le 3e rappel se finit, la salve d’applaudissement finale se double d’une standing ovation debout, émouvante et vibrante. Un génie est passé sur la scène du TCE, l’audience ne s’y est pas trompé, lui rendant un nécessaire hommage conforme à sa classe internationale.

NOS NOTES ...
Jeu du pianiste
Programme
Ambiance dans la salle
Souvenir du concert
Stanislas Claude
Rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d'érudit sur Publik’Art.
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