
L’exposition Ravel Boléro à la Philharmonie de Paris permet de replonger dans l’univers de Maurice Ravel, compositeur du fameux Boléro rentré dans l’histoire de la musique. Ce morceau de 15 minutes monte en intensité avec des instruments qui se superposent petit à petit dans une lente progression hypnotique. L’exposition permet de célébrer le 150e anniversaire de la naissance du compositeur avec un parcours en forme de kaléidoscope. Photos, vidéos, objets, tout permet de toucher du doigt la personnalité complexe d’un Ravel omniprésent et fuyant en même temps. L’expérience est fascinante avec cette réunion d’objets patrimoniaux issus de colletions françaises prestigieuses, notamment de la maison musée Ravel à Montfort-l’Amaury, où fut composé le Boléro. « Mon chef-d’œuvre ? Le Boléro, bien sûr ! Malheureusement, il est vide de musique », écrivait Ravel en 1928. Connu avant tout pour ses compositions de piano impressionnistes avant que n’émerge le Boléro, Ravel est rentré dans l’histoire pour son Boléro aux influences espagnoles et ce motif inlassablement répété. Le morceau est un sommet d’économie de moyens comparé à d’autres compositions, c’est son imprévisibilité qui surprend et qui fascine. Le morceau fut une commande de la danseuse et chorégraphe Ida Rubinstein, longtemps médité et difficilement accouché. Ravel semble l’avoir pensé pour la danse, ce que les chorégraphes ont bien compris, notamment Béjart. L’exposition évoque également d’autres morceaux avec notamment un enregistrement immémorial de la Pavane pour une infante défunte joué par Ravel lui-même. Dès le départ de l’exposition, le public peut contempler une interprétation très visuelle du Boléro, avec couleurs et mise en scène au diapason, par l’Orchestre de Paris et son directeur musical Klaus Mäkelä. De quoi mettre les pieds dans le plat dès le départ et se laisser emporter à l’orée d’un beau moment de visite à la Philharmonie de Paris.