Entrée libre jusqu’au 12 janvier 2014
Kostis Georgiou expose en ce moment à Anglet, à la villa Beatrix Enea. Vous y découvrirez de somptueuses œuvres de l’artiste, aussi bien en peinture qu’en sculpture. Car Kostis Georgiou, artiste grec, est à la fois peintre et sculpteur. Ces deux expressions artistiques sont, pour lui, indissociables. « C’est la même philosophie qui guide ma sculpture ou mes peintures. »
Kostis a suivi des études à Athènes, puis en Suède. Il étudie la scénographie en Florence, en Italie. Et finit par retourner à Athènes où il fera l’Université des beaux-Arts et terminera sa formation par Londres au Royal College of Fine Arts.
Il décide ensuite de s’installer à Athènes, où il se sent vraiment chez lui. Il commencera par donner des cours, puis très vite consacrera tout son temps à ses œuvres. Œuvres souvent majestueuses, de par leurs dimensions et aussi de par leurs couleurs. Souvent sur fond noir, les scènes sont mises en valeur par des couleurs très vives qui donnent vie aux personnages. Le contraste des couleurs est remarquable.
Quant aux sculptures, elles sont d’une pureté, d’une élégance, d’une beauté tellement simples qu’elle nous envahit. Des sculptures qui donnent envie de toucher, de caresser, non pas avec les mains, mais avec notre sensibilité. Vous découvrirez de petites sculptures, les danseurs, entièrement rouges, et d’une finesse emplie de grâce, ou de gigantesques animaux irréels, splendides, qu’on ne peut qu’admirer avec stupeur.
L’exposition à Anglet se termine le 12 janvier ! Il ne vous reste plus qu’à organiser un petit séjour dans cette belle région du Pays Basque pour découvrir ces œuvres magiques de Kostis Georgiou (les oeuvres sont libres à la vente).
Kostis Georgiou vu par lui-même :
Je pense que l’artiste passe à coté de l’essentiel lorsqu’il cherche désespérément à la surface des choses à créer un thème qui effraie, dans le but de provoquer ou simplement d’impressionner. Le vrai créateur se doit à lui même, puis à son public de résister aux sirènes de groupes qui dictent le style de vie d’aujourd’hui, qui tendent à priver notre société actuelle, de sa substance de son sens, et des raisons même qui permettent aux choses d’arriver par elles-mêmes. Le vrai artiste devrait s’élever avec dynamisme et responsabilité contre ce mouvement « moderne » qui énonce que rien dans la vie ne demande de talents spécifiques, que rien ne demande à être approuvé , et que l’évidente connexion entre l’effort et les résultats n’est pas un besoin. C’est ce pour quoi l’artiste devrait lutter. Sa seule arme pour cela, c’est la Vérité. La vérité est le seul et unique moyen d’amener l’esprit « d’avant garde » dans l’art et dans la vie. Il faut bien sûr le trouver. La Vérité est là l’élément de base que je recherche dans mon travail.
Les personnages dans mon travail ne sont pas là pour décrire les caractéristiques et les éléments d’une humanité ou d’une féminité. Ils interviennent comme un des éléments de la composition totale. Je ne recherche pas les ressemblances ou les descriptions réalistes. Ce que je recherche c’est la force, le mystère et la situation dramatique induite par les pensées. Ce que je recherche, ce sont les voix intérieures et les messages cachés qui volent autour des personnages comme des fantômes dans l’espace.
Mon intention est de capter la vérité intérieure de chaque élément, à l’intérieur des limites du cadre. La couleur est le véhicule qui me permet de restituer l’image absolue que j’ai à l’esprit. C’est l’outil essentiel pour montrer ma joie, mes larmes, mes peurs, ma critique et le drame de la vie. Cela me prend un long travail et un véritable supplice pour finalement installer chaque chose à la bonne place. Tout est mouvance permanente et c’est difficile d’imaginer telle chose à une place différente. La perfection est le niveau de l’art le plus difficile, c’est la même chose pour la vie, et c’est pour quoi il n’y a ni fin ni limites, et vous ne l’atteignez jamais. En travaillant vers cette perfection, vous vous améliorez encore et encore à chaque fois. Vous êtes tel un voyageur engagé dans un voyage sans fin. Vous vous sentez comme un petit Dieu et un mendiant misérable en même temps. Lorsque je travaille sur une œuvre en noir et blanc, les choses sont très difficiles et parfois même plus mystérieuses. Tout y est ombres, lumières et tonalités. Le médium est théoriquement pauvre, parce que vous n’avez que deux couleurs, le noir et le blanc, pour restituer les mêmes sentiments, comme dans les œuvres pleines de couleurs. Pourtant ces difficultés créent une véritable énergie et un réel effort. Le résultat est le même que dans les œuvres en couleurs et la plupart du temps, il est plus fort et plus impressionnant.
Quand je ressens le besoin de changer de « niveau », je « saute » dans la sculpture. C’est la même philosophie qui guide ma sculpture ou mes peintures. Même si la recherche est la même, les moyens sont différents. Dans la peinture, nous copions la troisième dimension, mais dans la sculpture, la troisième dimension est là. Et bien sûr l’approche est totalement différente. Il est très important de compléter les failles de notre existence avec différents media. Il est très sérieux d’avoir différentes voies de sorties vers l’Univers. C’est très excitant de nager dans la magie et la beauté des merveilleux océans de la création , en utilisant différents media.
A coté de cela, dans ces expressions de l’art, ma poésie et mes compositions musicales se rejoignent. Et tout cela n’est pas le produit de quelque impérialisme personnel, mais un fort besoin de comprendre le monde dans lequel je vis, et la planète aussi. Ce n’est pas l’attitude d’un hérétique qui aime montrer au monde qu’il est capable de beaucoup. Je m’en moque. La seule chose que je recherche, c’est le plus large éventail de moyens d’expression, tous ces outils qu’offre l’art (peinture, sculpture, musique, poésie et qui sait quoi d’autre…)
Kostis
7 Juin 2011.