Des femmes remarquables ou toute une époque anglaise après-guerre (Belfond)
Barbara Pym est née en 1913. Elle a quitté notre Planète en 1980. Peu importe pour elle que son livre, Des femmes remarquables soit réédité ! Mais pour nous, c’est une belle chose !
Des femmes remarquables a été publié la première fois en 1952. Si Belfond le réédite dans sa collection, « vintage », cela veut bien dire que ce roman est unique. Rien de fondamental ne s’y passe, mais tout y est tellement bien écrit ! Barbara Pym nous plonge au cœur des années 1950, à Londres, et pas forcément dans les quartiers les plus huppés. On y découvre la façon de vivre à l’époque, l’importance du culte religieux, de la tenue vestimentaire, du chapeau entre autres, et de multiples détails qui aujourd’hui paraissent complètement obsolètes. Chaque personnage reflète une certaine futilité de l’époque comme si un petit rien prenait toute la place ! Les amitiés se nouent et se dénouent et les intrigues amoureuses aussi, même autour du pasteur qui tient une place primordiale ! C’est drôle de voir à quel point la société a évolué ! Le style de Barbara Pym est pétillant et c’est un vrai régal de pouvoir à nouveau se replonger dans ses écrits !
Dans la veine de La Ferme de cousine Judith (Belfond Vintage, 2016) et des Aventures de Cluny Brown de Margery Sharp (Belfond Vintage, 2015), Des femmes remarquables, aussi drôle que savoureux, compte parmi les meilleures comédies anglaises. Avec sa bouilloire à la main et son oreille compatissante, Mildred Lathbury est l’incarnation même de la chic fille. Mais l’arrivée d’un couple de jeunes mariés dans son immeuble va bouleverser sa vie bien ordonnée…
Londres, dans les années 1950. Mildred Lathbury, jeune femme célibataire au quotidien partagé entre la vie de la paroisse et les tâches domestiques, voit son existence bouleversée lorsque débarque dans son immeuble une fougueuse anthropologue au bras d’un très bel homme…
Je laissai Dora poursuivre, mais sans réellement lui prêter l’oreille car je connaissais l’opinion que nourrissait Dora à l’égard de miss Protheroe et de tout précepte religieux. Nous nous étions souvent querellées autrefois à ce sujet. Je me demandais comment elle pouvait gâcher autant d’énergie à lutter pour une vétille telle que le port du chapeau à l’office ; puis je me dis qu’après tout, la vie se réduisait, pour la plupart d’entre nous, à des détails de cet ordre : les petits désagréments plus que les grandes tragédies, les dérisoires petites envies plus que les grands renoncements et les tragiques passions amoureuses de l’histoire ou des romans.