Fernando Costa expose à Biarritz
Fernando Costa, artiste sculpteur-soudeur, expose en ce moment à Biarritz, à la crypte Sainte Eugénie. Il y a dix ans, il était venu à Biarritz voir l’exposition du sculpteur César, L’instinct du fer. Et depuis ce jour, il s’était promis à lui-même de venir un jour, en ce même lieu, la crypte Sainte Eugénie, exposer ses propres œuvres. C’est chose faite aujourd’hui !
Dates : du 12 décembre 2015 au 24 janvier 2016
Lieu : Crypte Sainte Eugénie, à Biarritz
Entrée : libre
Cet endroit magique, la crypte Sainte Eugénie, accueille les tableaux de Fernando Costa, hauts en couleurs. La matière première de Costa est principalement composée de panneaux de signalisation routière. Panneaux anciens qu’il récupère depuis 1998… Il les coupe, les taille, les tord, les soude, les re-soude et utilise toute la tôle sur laquelle ils les assemblent pour en faire des tableaux très originaux et très colorés. Costa baptise toutes ses œuvres toutes plus originales les unes que les autres : EVENTAIL, MON PLAISIR, TRIANGLE AVION, LE PASSAGE DU TRAIN, FRANCE NOIRE, FRANCE ROUGE, PORTE DAUPHINE…
Quand on se trouve en face à ses tableaux, ses sculptures, ils nous parlent !
Les tableaux sont formés de plaques émaillées sur tôle, de toutes formes, de toutes tailles, souvent assemblés sur grand format. Les couleurs sont vives, chatoyantes, et souvent dans les mêmes tons, monochromes : entièrement bleu, ou entièrement rouge, ou tout noir, ou tout mélangé ! Quelquefois les tableaux représentent des scènes que l’on connaît, en référence à des personnalités comme Simone Veil ou les Beatles, quelquefois, ils sont complètement abstraits. De toute manière, quand on se trouve en face à ses tableaux, ses sculptures, ils nous parlent ! Costa expose pour la première fois à Paris en 2000 et depuis, son succès ne cesse de grandir ! Il est reconnu comme un grand créateur et ses œuvres sont très prisées des collectionneurs. Alors, si vous passez par Biarritz, peut-être serez-vous tenté par l’Eventail ou le Bouquet de Fleurs ou Mon Plaisir, et commencer ainsi votre collection de Costa !
En attendant, Publik’Art a rencontré Fernando Costa qui nous a dévoilé sa passion avec beaucoup d’humilité et de gaieté, à l’image de ses tableaux :
P’Art : Votre œuvre est très originale. Comment vous est venue cette idée d’assembler des morceaux de panneaux de signalisation ?
F.C : Dès l’âge de 14 ans, j’ai été comme happé par le travail du sculpteur César. J’avais un poster de lui dans ma chambre, ainsi que celui du footballeur Dominique Rocheteau ! Mais c’est César qui m’a inspiré dès mon adolescence, sans jamais me quitter. Ce n’est que plusieurs années plus tard que je me suis réellement lancé. Mes parents ne voulaient pas que je fasse les Beaux-Arts, du coup, j’ai passé un CAP Hôtelier. Je suis donc complètement autodidacte, mais je connais parfaitement les règles de politesse et je sais accueillir mes futurs clients dans les règles de l’art ! J’ai juste été formé par un ferronnier à la retraite qui m’a appris à souder, découper, en me prêtant un bout de son atelier. C’est là que l’aventure a commencé alors que mon entourage proche me prenait pour un fou, ou presque !
P’Art : On a l’impression que vous réalisez un rêve d’enfant en créant vos tableaux ? Un peu comme un jeu de construction dont vous seriez l’unique auteur. Est-ce vrai ?
F.C : Oui, tout à fait vrai ! Quand j’avais 9-10 ans, je faisais déjà de la récup avec mes frères. C’était un bon moyen d’évasion. Nous partions à la décharge à la recherche d’objets ou jouets cassés que nous remettions en état. La récup, c’est presque une histoire de famille, d’éducation !
P’Art : Avant d’assembler vos pièces sur la tôle, les dessinez-vous sur le papier ?
F.C : Non, pas du tout ! Mon travail se divise en trois parties : Je commence par trouver mes plaques, récupérer des panneaux. J’ai en stock près de 70 tonnes de matières premières : des plaques de signalisation venant de la DDE, de la RATP, et aussi de différentes émailleries. Bref, uniquement de la récup ! Ensuite, le travail le plus difficile, le plus physique commence : je découpe mes panneaux. Non sans mal, non sans blessure, non sans brûlure… Certaines de mes œuvres mesurent plus de 4 m pèsent plus de 300kg… Et la dernière partie est la plus passionnante : c’est la création de mon tableau par assemblage des différentes plaques sur une tôle. Au gré de mon imagination. Question de feeling, de passion. D’art ! Je travaille beaucoup la journée mais surtout une grande partie de la nuit, jusqu’à 4h du matin, voire plus !
P’Art : A travers vos tableaux, avez-vous un message à faire passer ?
F.C : Pas toujours ! Mais oui, surtout sur les grands tableaux ! Une sorte d’hommage. Vous avez le tableau réalisé en hommage à Simone Veil, qui s’intitule Simone, avec des dates très importantes, comme 1974, la Loi sur l’IVG, et les nombreux messages que cette femme a légués tout au long de sa vie. Vous avez aussi le tableau sur les Beatles où tous les chiffres ont une signification, les couleurs aussi et qui représente la fameuse pochette de l’album Abbey Road, un tableau de 4m !
P’Art : On dit que les collectionneurs commencent sérieusement à s’intéresser à vous. Quel effet cela vous fait-il ?
F.C : Mon premier succès est arrivé presque 10 ans après mes débuts de ma vie d’artiste. C’était en 2005, à mon expo à Paris où j’ai failli ne pas aller ! Ce fut le début de la reconnaissance ! Le début de mon rêve qui se réalisait ! Autant vous dire qu’aujourd’hui, je savoure chaque expo, chaque rencontre avec les collectionneurs et l’accueil que l’on me fait à chaque fois ! Je suis toujours partisan de la récup et consommer pour consommer, ce n’est pas mon truc. J’ai toujours envie de créer avec de la ferraille, même si c’est bizarre ! Comme j’ai beaucoup souffert avant que mon travail ne soit estimé, je suis heureux de connaître cet accueil aujourd’hui, aussi bien de la part des professionnels, des collectionneurs ou de la presse. Ces encouragements m’incitent à créer encore davantage ! Je suis heureux dans ma vie privée, bien entouré et je reçois beaucoup d’amour qui me permet de créer en toute sérénité. J’ai galéré pendant plus de 9 ans avant que mon travail ne soit reconnu et apprécié. Aujourd’hui, je fais de nombreuses expositions un peu partout dans le Monde. Mais je reste le même ! Je travaille énormément, réalise environ 70 tableaux par an. Je suis toujours étonné de l’accueil qui m’est réservé lors de mes nombreuses expos. D’ailleurs, j’ai été vraiment très chaleureusement accueilli à Biarritz et je tiens à remercier spécialement la ville de Biarritz !
Publik’Art remercie chaleureusement Fernando Costa d’avoir répondu à ses nombreuses questions, avec une disponibilité et une attention particulières. Un grand bravo donc à l’artiste et à l’homme vrai et passionné ! Que 2016 lui apporte toute l’inspiration et la force pour continuer son œuvre !
Pour en découvrir encore davantage sur l’artiste : Fernando Costa