Synopsis :
Tre et Mike, deux frères à la recherche d’une vie meilleure, essaient désespérément de laisser derrière eux l’emprise du passé. Après avoir été libéré de prison pour un crime qu’il n’a pas commis, Mike tente de renouer contact avec sa petite fille, contre l’avis de son ex-femme qui n’est pas disposée à oublier le passé. Mais il va vite se rendre compte que la justice de la rue va bien au-delà que tout ce qu’il a pu vivre en prison. Son frère aîné, Tre, accepte à contrecœur une dernière « livraison », pour essayer de libérer sa petite amie et son frère de l’influence de ce milieu sans avenir. Il en résulte une épopée tragique et sauvage où plusieurs vies se croisent sans le savoir et où les décisions prises les hanteront tous à jamais.
Five Thirteen est la troisième réalisation de Kader Ayd, 38 ans, après Ennemis Publics en 2005 et surtout Old School en 2000, premier long métrage avec Joey Starr qui l’a révélé au public. Ce nouveau film possède les qualités et les défauts d’un jeune réalisateur.
Après une ouverture percutante qui flirte avec le cinéma de Michael Mann, la suite du film sera hélas plus en dent de scie. La faute à un casting en demi-teinte dans lequel brillent Malik Barnhardt (8 Mile), Steven Bauer (Scarface), James Russo (Donnie Brasco), Danny Trejo (Machete) et surtout Tom Sizemore (Heat) dans le rôle d’un gangster imprévisible. ce dernier éclipse à lui seul le reste d’un casting dont les choix sont parfois hasardeux, comme d’avoir choisi le couturier Christian Audigier, qui n’est donc pas un acteur, mais possède une « gueule ». Autre point faible, la méthode de création du scénario reposant sur des improvisations. La démarche est à saluer pour son originalité dans le cadre d’une production hollywoodienne et ici proche du cinéma indépendant à la Tarantino, mais livrant un polar d’action sympathique mais bancal, dans lequel jaillit par instant quelques étonnantes fulgurances. Five Thirteen possède des séquences d’une grande maîtrise formelle avec un beau sens de l’espace qui alterne avec d’autres moments beaucoup plus maladroits et ennuyeux, dont les dialogues sonnent parfois terriblement artificiel et semble singer ceux de Pulp Fiction (1994) et Reservoir Dogs (1992).
Le jeune réalisateur français Kader Ayd (cocorico !) est à l’évidence très doué, mais il manque à son film la rigueur narrative que lui aurait apporté un scénario plus solide, ainsi Five Thirteen aurait pu ressembler aux meilleurs des films de gangsters américains. Au final nous avons droit à un bon petit polar qui se laisse voir, ce qui n’est déjà pas si mal.
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