Gemma Bovery, un film d’Anne Fontaine
Adapté de la BD éponyme de Posy Simmonds (Tamara Drewe), Gemma Bovery raconte l’histoire d’une jeune femme – Gemma – venue de Londres s’installer dans la campagne française avec son mari Charles. Ils y feront la rencontre de Martin, un voisin interprété par Fabrice Luchini qui va immédiatement faire le rapprochement avec le chef d’oeuvre de Gustave Flaubert, Madame Bovary.
Sortie : le 21 janvier 2015
Durée : 1h39
Avec : Gemma Arterton, Fabrice Luchini, Jason Flemyng
Prix : 19,99 € (DVD/BR)
Synopsis :
Martin est un ex-bobo parisien reconverti plus ou moins volontairement en boulanger d’un village normand. De ses ambitions de jeunesse, il lui reste une forte capacité d’imagination, et une passion toujours vive pour la grande littérature, celle de Gustave Flaubert en particulier. On devine son émoi lorsqu’un couple d’Anglais, aux noms étrangement familiers, vient s’installer dans une fermette du voisinage. Non seulement les nouveaux venus s’appellent Gemma et Charles Bovery, mais encore leurs comportements semblent être inspirés par les héros de Flaubert. Pour le créateur qui sommeille en Martin, l’occasion est trop belle de pétrir – outre sa farine quotidienne – le destin de personnages en chair et en os. Mais la jolie Gemma Bovery, elle, n’a pas lu ses classiques, et entend bien vivre sa propre vie…
Notre avis sur le film :
Réalisé par Anne Fontaine, à qui l’on doit notamment Coco avant Chanel ou encore Perfect Mothers, le film est une plongée introspective dans l’imaginaire sentimental de Martin, personnage central qui s’ennuie terriblement dans une vie trop paisible, menée loin de la ville. Ce boulanger va se trouver un hobby : tombé instantanément sous le charme de Gemma Bovery – ne serait-ce que par l’évocation de son nom, il va orchestrer son remake de Madame Bovary. Un scénario particulièrement bien adapté sur pellicule, et propice aux mises en perspective. Car il s’agit bien d’un film qui se tourne dans la tête de Martin. Une idée originale faite pour le cinéma.
Le découpage comme la réalisation sont par ailleurs d’une efficacité redoutable. Débutant sur un rythme plutôt tranquille, Madame Bovery surprend dans son épilogue, où tout s’accélère. Un film où l’on rit par les errements d’un Fabrice Luchini en bonne forme, étant lui-même grand amateur de Flaubert. Mais également un film où la tension d’abord sous-jacente vient nous exploser à la figure alors qu’on ne s’y attend pas.
Madame Bovery créé ainsi la surprise et déconcerte par sa capacité à croiser les styles, sous un filigrane à la fois poétique, ironique et dramatique. A voir.
Les bonus du DVD :
« Sur les pas d’Emma… » (20′)
Teaser et bande-annonce