Sortie : le 12 février 2014.
Durée : 1h46
Avec : Ricardo Darin et Alberto Ammann
Après la comédie romantique Musica en espera, le réalisateur argentin Hernan Goldfrid décide de réaliser un thriller et s’empare de l’excellent roman policier Thèse sur un homicide (sélection du Prix SNCF du polar 2014) de Diego Paszkowski, romancier et nouvelliste né à Buenos Aires en 1966.
Synopsis :
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Roberto Bermudez est spécialiste du droit pénal, convaincu que l’un de ses meilleurs élèves est l’auteur d’un meurtre brutal qui a eu lieu à la Faculté de droit. Déterminé à découvrir la vérité sur ce crime, il se lance dans une enquête qui va peu à peu devenir une obsession.[/pull_quote_center]
Son film Hipotesis s’appuie donc à retranscrire le roman avec un grand soin de fidélité et de détails. Pour se faire, il s’appuie sur un bon casting avec, dans le rôle titre, le vétéran Ricardo Darin, star en argentine notamment pour son rôle dans la série télévisée Mi Cunado (1993 à 1996) puis dans les longs métrages La Misma Iluvia (1999), Dans ses yeux (Oscar du meilleur film étranger 2010) et surtout Les Neuf Reines (2000), thriller qui connut un succès international. Il est donc logique que l’on retrouve l’acteur dans un genre qui lui a réussi et il est à parier que ce nouveau film le confirmera comme un acteur solide et charismatique. Face à lui, celui qui incarne l’un de ses élèves (Darin est Roberto Bermudez un spécialiste du droit pénal) le jeune acteur Alberto Ammann, lauréat du Goya du meilleur espoir masculin en 2010 pour Cellule 2011 de Daniel Monzon se révèle tout bonnement remarquable et à la hauteur de son aîné.
Le suspense de Hipotesis s’articule sur le soupçon que nourrit le professeur à l’égard de son élève suite au meurtre d’une jeune femme en un jeu du chat et de la souris passionnant. A l’instar de Blow-Up (1966) de Michelangelo Antonioni ou encore Les frissons de l’angoisse (1975) de Dario Argento, l’enquête et la recherche du détail manquant va peu à peu devenir l’obsession du personnage principal, jusqu’à le plonger dans une totale confusion où les apparences peuvent être trompeuses. Le professeur est animé par la quête de prouver la culpabilité du jeune élève et à ce titre certaines scènes sont fascinantes par leur construction, voir la séquence où Roberto achète un lot d’articles supposés être les pièces à convictions dont se serait servi le suspect pour le meurtre. Plus tard, ce seront ces mêmes articles qui créeront le soupçon, mais porté cette fois sur lui-même, et le spectateur de se demander si cet homme n’est pas en proie à un délire paranoïaque.
C’est tout l’Art de ce Hipotesis d’emmener sur des fausses pistes et de créer la confusion. Une démarche qui pourra paraître légèrement frustrante pour les amateurs d’enquêtes classiques. Ici le choix est plus de créer le doute dans la tête du spectateur et c’est aussi tout l’intérêt d’un film singulier porté par une excellente réalisation et deux excellents interprètes. Quelque part le renouveau du cinéma de genre, après l’Espagne, n’est-il pas du côté de l’Argentine ?