Festival d’Automne au Théâtre de la Ville jusqu’au 12 octobre puis du 4 au 14 novembre à Nanterre-Amandiers
Auteur et metteur en scène, Vincent Macaigne s’attache à faire du théâtre un acte épique et de résistance avec pour manifeste la puissance de la scène et l’adaptation libre de grands noms de la littérature.
Dans son geste d’écriture, il saisit le souffle et la matière de l’œuvre en se confrontant à son tumulte narratif et politique qu’il fait entendre à partir d’une restitution ravageuse mais salvatrice et qui renvoie à la vacuité de notre époque.
[pull_quote_left]Entouré de sa bande de comédiens tonitruants, Vincent Macaigne fait du plateau la caisse de résonance de cette perdition qui embrasse dans un flux scénique irrépressible, à l’instar d’un dernier cri de colère, d’amour ou de destruction en écho avec notre présent, le désordre du monde, son étourdissement et sa rédemption[/pull_quote_left]
Aujourd’hui, il revient à la figure de l’Idiot, déjà monté en 2009, renouant avec l’ironie et la fureur du monde dostoïevskien.
Le roman met en scène l’errance et les erreurs d’un prince aux amours condamnés dont la bonté d’âme le rend inapte donc idiot ! à la férocité de son environnement à la fois cynique, dépravé et individualiste où la confusion morale et idéologique règnent.
Entouré de sa bande de comédiens tonitruants, Vincent Macaigne fait du plateau la caisse de résonance de cette perdition qui embrasse dans un flux scénique irrépressible – s’apparentant à un dernier cri de colère, d’amour, de destruction en écho avec notre présent – le désordre du monde, son étourdissement et sa rédemption.
La performance des acteurs, dans une urgence folle, sont investis au delà d’eux même tandis que la scénographie qui emprunte à l’art contemporain mais aussi la bande-son dévastatrice, les lumières agressives, les maquillages où la peinture et les paillettes se déversent par sceaux, inscrivent pleinement l’histoire du dramaturge russe au cœur de notre temps, de la faiblesse humaine et d’une tendresse qui n’a d’égal que sa rage.
Un spectacle coup de poing où l’électrochoc du chaos doit ouvrir au renouveau à inventer…