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Amaury Jacquet

Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

« Six personnages en quête d’auteur », le drame surréel de Pirandello

Six personnages en quête d’auteur, le drame surréel de Pirandello Dans "Six personnages en quête d’auteur", une troupe de théâtre, pour le moins désabusée, répète,...

« Outsider » : l’envolée chorégraphique de Rachid Ouramdane

Rachid Ouramdane est un habitué des projets à la croisée des disciplines qui aime explorer de nouveaux territoires, sensoriels comme imaginaires, et repousser les limites du chorégraphique. Avec "Outsider", le chorégraphe mêle quatre sportifs de l’extrême aux fugues des 21 danseurs et danseuses du Ballet du Grand-Théâtre de Genève, où s'explorent les thèmes de la fragilité, du risque et du dépassement.

Les « Mythologies » revues et corrigées par Angelin Preljocaj et l’ex-Daft Punk Thomas Bangalter, sur France 4

A travers les grands mythes grecs (Icare et le Minotaure, Les Gorgones, Zeus, Aphrodite, les Amazones…), Angelin Preljocaj, adepte des contes et récits légendaires (Blanche-Neige, Roméo et Juliette, Siddhârta…), explore avec cette nouvelle création ce que cachent nos rituels et croyances. Ces grands récits d’histoire font ainsi écho à des sujets d’actualité (conflit en Ukraine, identités de genres, violences sexuelles…) par le biais des projections du plasticien et vidéaste Nicolas Clauss, qui scénarisent la traversée. Et c’est l’imaginaire collectif que le chorégraphe entend sonder. Il convoque vingt danseurs – dix danseurs du Ballet de l’Opéra National de Bordeaux et dix danseurs du Ballet Preljocaj – dans cette exploration des mythes fondateurs, les faisant dialoguer avec nos rituels contemporains. Que se cache-t-il dans l’ombre de nos existences, entre nos peurs, nos idéaux et nos croyances ? Que peut-on lire entre les lignes de nos rites d’aujourd’hui ? Les corps sont, sans doute, les révélateurs les plus à même d’exprimer cet indicible.

Denis Lavant et Frédéric Leidgens, deux phénix au bord du vide dans une « Fin de partie » magistrale, sont de retour ...

"Rien n'est plus drôle que le malheur, [...] c'est la chose la plus comique [...] mais c'est toujours la même chose [...]. C'est comme la bonne histoire qu'on nous raconte [...] nous la trouvons bonne mais nous n'en rions plus". Voilà, tout est dit, Samuel Beckett transcende sa propre noirceur par l’humour implacable de la dérision inscrite en filigrane dans les plis du langage et une humanité au bord du vide. Clov (Denis Lavant), Hamm (Frédéric Leidgens), Nagg (Peter Bonke) et Nell (Claudine Delvaux) - pauvres rescapés de la vie - continuent à réinventer le jeu de l'humanité. Et ils résistent. Inexorablement. Pour continuer à exister, ils remplissent le temps des mots qui les émeuvent, les font s’insurger ou se taire. Ils vaquent à leurs occupations. Le monde s'est effondré mais eux comme si de rien n'était, ils continuent. “Fin de partie”, pièce mémorable de Samuel Beckett, où la tragédie métaphysique du désespoir est portée à son paroxysme.

Le retour gagnant de la compagnie du Zerep / Sophie Perez, olé ! 

Avec la meringue du souterrain, leur nouvelle création, ils expérimentent le théâtre qui ne se jouerait que dans les salles vides et où la scénographie invasive déborde de toute part pour se répandre dans la salle car il n’y a pas de spectateurs. Un traquenard esthétique et scénique où une représentation, sortie de nulle part, émerge et s’élabore à travers des apartés (chantés parfois) sur un ton vif, subtil, transgressif, créatif, mélancolique et poétique.

« Le Dragon » survolté de Thomas Jolly, sur France 4

Figure reconnue de la scène contemporaine, Thomas Jolly aime mettre en scène des monstres politiques assoiffés de pouvoir et de cruauté : "Henri VI" marathon théâtral de 18 h (Molière 2015), "Richard III", "Eliogabalo" donné à l’Opéra Garnier, ou encore "Thyeste", fresque radicale sur fond de haine entre deux frères rivaux, d’infanticide et de cannibalisme. Aujourd’hui, il s’attaque au texte d’Evgueni Schwartz, "Le Dragon". Une parabole, éminemment politique, qui utilise le motif du conte et du fantastique pour dénoncer les mécanismes d’un système totalitaire attaché à déconstruire ce qui fait humanité, et interroger les forces de résistance face à une tel pouvoir démoniaque.

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