Deux couples vivent dans une petite ville de Russie où chacun est obligé de s’exiler à Moscou ou dans les grandes villes pour trouver à subsister. Un routier et une créatrice de tricots sont chacun mariés avec homme/femme et enfant, mais ils ressentent l’envie de quitter leurs vies respectives pour tenter l’aventure ensemble, au mépris des ragots et des conventions. Mais rien ne sera si simple pour deux personnages qui rêvent d’une nouvelle vie mais peinent à se contenter du quotidien. Il était une fois dans l’est est une belle fable moderne et naturaliste sur la difficulté de quitter ses racines.
Un film beau et simple
Les acteurs et actrices font preuve du minimum d’effets pour instiller les graines de la plus pure normalité dans leurs jeux. Rien n’est poussé à l’extrême, tout est représentatif d’existences languides et pas du tout extravagantes. Tandis que les saisons passent, une histoire d’amour se fait jour, qui ne passera hélas pas l’année car il est difficile, voire impossible, de tout abandonner pour se jeter dans le vide. Anna (Valentina Kozova) et son voisin routier (Egor Barinov) voient en l’autre le moyen de connaitre enfin un enthousiasme dont leur quotidien manque cruellement. Le début du film débute d’ailleurs de manière très représentative, avec la première prise en stop par le second sans que le spectateur ne puisse se douter de leurs liens naissants. Et lorsque chacun revient dans son cocon familial, Anna réussit là où le second échoue, elle s’épanche, subit les foudres locales et décide de partir. Le film est d’une pureté rare, sans esclandres pétaradantes ni de règlements de compte péremptoires. Tout est plus suggéré qu’exposé, la langueur autant que la naissance des sentiments se font à mots comptés dans une subtilité qui donne à réfléchir et à servir de miroir avec la vie réelle.
Ce Il était une fois dans l’est est une belle découverte à tenter dans ces longs moments de confinement. Sélectionné à Cannes dans la sélection Un certain regard, le film mérite plus qu’un simple coup d’œil rapide.
Synopsis: Printemps, été, automne, hiver. Les jours s’égrainent harmonieusement dans un paisible village de Russie. Anna prend chaque semaine le bus pour aller vendre ses tricots à Moscou. Mais elle en descend après quelques virages. Le même jour, son voisin routier va charger son camion pour une longue semaine de voyage. Il s’arrête lui aussi immuablement à la sortie du village…