Si le titre choisi pour ce film peut laisser plutôt circonspect, les thèmes abordés dans Il n’y a pas d’ombre dans le désert ne peuvent pas laisser insensible. Car il est question ici du rapport de chacun à la mémoire, comment la faire resurgir ou comment la laisser tapis dans l’ombre. Certains parlent, d’autres préfèrent se taire, les cicatrices se rouvrent ou restent fermées à jamais, et quand il est question de Shoah, le sujet gagne assurément en ampleur. Le film tourne autour de 2 énigmes parallèles. La première aborde le procès à Tel Aviv d’un homme soupçonné d’être un ancien bourreau nazi que des victimes survivantes croient avoir reconnu, mais le doute est permis car les preuves sont minces et l’émotion surpasse souvent la clarté des souvenirs. La seconde tourne autour de la rencontre entre un Israélien lunaire et cyclothymique, et une écrivaine française qui se sont peut être aimés follement 20 ans auparavant. Leur rencontre tient du hasard et ils ne sont pas d’accord sur leurs souvenirs respectifs. Le début du film présente les personnages marqués par des souvenirs douloureux faits de deuil et de douleur, avec ce procès aux échanges tendus entre l’avocat de la défense et une victime qui reconnait mordicus son bourreau alors que tous les autres participants se murent dans un silence qui ressemble à de l’indifférence. Puis le reste du film se perd quelque peu dans le sable du désert où le couple louvoie jusqu’à ce que le fin mot soit donné à la toute fin du film. Valérie Bruni-Tedeschi livre une belle performance pour donner à ce film une belle ampleur cathartique après bien des atermoiements.
Synopsis: À Tel Aviv, Ori croise par hasard Anna, une écrivaine française, lors du procès d’un ancien Nazi. Il est bouleversé de reconnaître cette femme dont le souvenir le hante depuis qu’ils se sont follement aimés à Turin, 20 ans plus tôt. Mais Anna soutient qu’ils ne se sont jamais rencontrés. Peut-être qu’au milieu du désert, les choses deviendront plus claires…