Quel plaisir de voir une salle entière proclamer son enthousiasme à la fin d’un spectacle aussi intense que convaincant! Le Vaisseau Fantôme n’est pas l’Opéra de Wagner le plus connu, pas de morceau de bravoure connu de tous, mais le plaisir n’en fut que plus retentissant. Chœurs masculins et féminins sonores et entrainants, ténor, barytons et sopranos enchanteurs, intrigue captivante chantée en allemand et surtitrée en français et en anglais, tous les éléments étaient réunis pour un éternel moment musical au Théâtre des Champs Elysées. Le lieu de l’avenue Montaigne a retentit de la salve d’applaudissements finale, la rue entière l’a certainement entendue!
Un Opéra sur mer et sur terre
L’Opéra débute sur le bateau du marchand norvégien Daland. Le Chœur masculin figure l’équipage pris dans une tempête, à corps et à cris ils implorent la clémence des cieux. Au cœur de la tempête, le marchand rencontre un marin qui se trouve être le fameux Hollandais volant. La légende est connue, tous les 7 ans, le Hollandais maudit revient sur terre afin d’obtenir son salut. Condamné à errer éternellement sur les océans pour avoir défié Dieu, il espère la fidélité absolue d’une femme prête à se sacrifier pour lui afin de mettre fin à sa damnation. Intéressé par le trésor de cet étrange marin, qui se garde de révéler sa malédiction, Daland lui promet sa fille. Le texte est en allemand mais les surtitres apparaissent sur un écran au-dessus de la scène, de quoi suivre l’intrigue et s’y plonger complètement. La seconde partie débute avec le Chœur féminin, aussi jovial que bouillonnant, comme un écho à l’équipage, la salle est transportée. L’orchestre utilise toute la gamme des instruments du XIXe siècle pour des airs qui emportent l’auditoire.
Les 2h20 de spectacle passent dans un souffle, pas de répit dans ce récit d’amour et de rédemption. Les interprètes sont à la mesure de la puissance requise par l’illustre compositeur allemand,
Synopsis: Condamné à l’errance éternelle pour avoir osé défier les dieux, un marin ne peut espérer en son salut que grâce à l’amour et à la fidélité d’une femme. Telle est la trame du premier chef-d’œuvre de Wagner alors tout juste âgé de trente ans. Composant à la fois livret et partition, le musicien pose avec ce Vaisseau la première pierre de son « drame musical » à venir. Ici sont réunis un sens implacable du monologue, des duos et des chœurs débordants de lyrisme, et, déjà, un orchestre qui, loin de se borner à accompagner les voix, se fait acteur du drame à part entière. Tout l’intérêt de ce Vaisseau fantôme réside aussi dans la proposition de François-Xavier Roth de faire entendre Wagner sur les instruments de l’époque du compositeur. « Credo historique » du chef et de ses musiciens, ce sera à n’en pas douter une toute nouvelle et passionnante approche de la musique du maître de Bayreuth.
Coproduction Théâtre des Champs-Elysées / Les Siècles / Atelier Lyrique de Tourcoing / Oper Köln / Bühnen Köln