Jan Karski, l’homme qui a découvert l’holocauste : une BD de Marco Rizzo et Lelio Bonaccorso (Steinkis)

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Jan Karski, l’homme qui a découvert l’holocauste est une autobiographie adaptée en roman graphique par le scénariste Marco Rizzo (Peppino Impastato, Mafia Tabloïds, Que Viva Che Guevara) et l’illustrateur Lelio Bonaccorso (Mafia Tabloïds, 419 African Mafia). Les deux italiens font pour la première fois l’adaptation du récit de la vie de ce héros de la seconde guerre mondiale, soldat polonais qui a livré son témoignage de l’holocauste au Président américain après avoir vécu dans un camp d’extermination dans le cadre d’une mission secrète.

Date de sortie : 5 novembre 2014
Auteurs :  Marco Rizzo (Scénario) et Lelio Bonaccorso (Dessin)
Prix : 16 € (160 pages) 

Résumé de l’éditeur :

« Monsieur, je n’ai pas dit que ce jeune homme mentait. J’ai dit que je suis incapable de le croire. Ce n’est pas la même chose. »
1939. Jan Kozielewski, jeune Polonais de bonne famille, catholique, est happé par la guerre. Sous le nom de Jan Karski, il devient un agent de la résistance.
Sa mission : s’introduire au cœur du ghetto de Varsovie puis dans un camp d’extermination et transmettre son rapport au Président des États-Unis.

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Le point sur l’album :

La vie de Jan Karski est aujourd’hui encore assez méconnue. Pourtant, son témoignage des camps de concentration a marqué l’Histoire. Alors qu’il était résistant polonais, il s’infiltre dans le ghetto de Varsovie pour mesurer la réalité du terrain, afin de collecter des informations sur l’extermination des juifs perpétrée par les allemands. D’abord émissaire de Pologne, le rapport de Karski dépassera vite les frontières de l’Europe. Il livrera ainsi son témoignage jusqu’aux plus hautes instances des Etats-Unis (et notamment, le Président Roosevelt). Felix Frankfurter, juge de la Cour suprême des États-Unis et lui-même juif, réagira à ce témoignage : « M. l’ambassadeur, je n’ai pas dit que ce jeune homme mentait. J’ai dit que je suis incapable de le croire. Ce n’est pas la même chose. ».

Cette adaptation chapitrée est romancée dans le respect des faits relatés dans l’oeuvre originelle. Le travail de narration est réalisé avec brio, aboutissant à des dialogues fluides et un récit tout aussi fleuve. Marco Rizzo rend compte de l’horreur de la guerre, de la tension insoutenable qui y régnait et de la mort qui l’habitait.

Le dessin de Lelio Bonaccorso allie finesse, simplicité et efficacité. Un trait d’une grande sobriété, qui dégage une certaine sensibilité.

En résumé, cette adaptation de l’autobiographie de Jan Karski a déployé les moyens de ses ambitions. Une oeuvre qui nous rappelle à notre devoir de mémoire en mettant en lumière un homme d’exception (qu’il soit controversé ou non).

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