Jour J, tome 21 : une BD de Fred Duval, Jean-Pierre Pécau et Maza (Delcourt)
Formant un triptyque avec les tomes 14 et 18, dont nous vous avions parlé ici, ce dernier album de la série concept Jour J propose de poursuivre l’uchronie en 1943, quand l’aviation fasciste française livra son dernier combat contre le débarquement allié. Léo Bergier, pilote de chasse de la France libre voit la fin de la France fasciste d’Oméga. L’URSS arrive sur le Rhin, tandis qu les alliés enfoncent le clou…
Date de parution : le 9 septembre 2015
Auteurs : Fred Duval, Jean-Pierre Pécau assistés de Fred Blanchard (scénario), Maza (dessin) et Jean-Paul Fernandez (couleurs)
Editeur : Delcourt
Prix : 14,95 € (56 pages)
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1943. Alors que les derniers prototypes d’avions à réaction mis au point en France ne parviennent à s’opposer à l’armada aérienne angloaméricaine, Léo profite de la pagaille générale pour traquer le commissaire Lafont. Simone de Beauvoir et Louis Ferdinand Céline prennent quant à eux la route de l’exil en espérant passer la frontière pour trouver un abri dans l’Espagne de Franco.
Le Crépuscule des damnés achève un triptyque assez dense et relativement bien construit malgré quelques fausses notes parsemées tout au long du récit. Il n’est pas question de bouder le principe même de l’uchronie comme nous venons de le faire pour 1940, et si la France avait continué la guerre puisque la série Jour J repose justement sur ce concept depuis déjà cinq ans. Elle a donc le privilège de l’ancienneté, ce qui n’enlève pas cette lassitude ressentie en qualité de lecteur habitué du genre.
[L]’album cloture un récit généreux qui place la France au coeur de l’Europe et fait jouer à chaque pays sa partition.
Cette parenthèse fermée, l’album cloture un récit généreux qui place la France au coeur de l’Europe et fait jouer à chaque pays sa partition. Une intrigue plutôt bien ficelée, autour de Léo, qui ne perd pas une minute pour chercher à se venger du commissaire Laffont. Le scénario fait toutefois preuve d’incohérences (notamment avec la mort du Maréchal Pétain) et pourrait être mieux canalisé.
Le dessin de Maza est là encore d’un réalisme très académique mais dégage néanmoins une âme à travers un trait qui ne s’économise pas. On aimerait néanmoins plus d’audace et de précision.
En conclusion, ce vingt-et-unième tome de Jour J est plutôt agréable et offre un point final en respectant une certaine continuité avec les deux épisodes précédents.