Synopsis :
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
L’Indominus Rex, un dinosaure génétiquement modifié, pure création de la scientifique Claire Dearing, sème la terreur dans le fameux parc d’attraction. Les espoirs de mettre fin à cette menace reptilienne se portent alors sur le dresseur de raptors Owen Grady et sa cool attitude.
Jurassic World, un film de Colin Trevorrow
Mère T-Rex, je ne sais si tu serais contente,
Après avoir vu c’que ton île est devenue.
Un bon parc d’attrape-cons, espace « détente »,
Loin de ton trivial et sauvage Monde perdu.
On nous prévenait dans le titre : Jurassic World. La suite de la trilogie de Jurassic Park sans être du Jurassic Park. L’île est devenue un grand parc. Nid à dinosaure d’une part, nid à pognon de l’autre. On retrouve une sorte de Disney Land, truffé d’attractions.
Une bonne vingtaine d’années après Jurassic Park, qui quant lui faisait foi d’une petite révolution, Jurassic World rugit sur les écrans du monde. Des dinos de retour, des mâchoires bien dentées, des muscles préhistoriques, et toujours le même pitch. Des hommes, conduits par l’hybris, désirent maîtriser ce qui ne se maîtrise pas. Ils tentent, se plantent, se rendent compte de cette folie, et laisse la nature reprendre ses droits.
Dans ce quatrième volet l’homme tente d’ailleurs davantage, en modifiant et mutant les ADN de dinosaures. C’est alors qu’une femelle maligne et en colère, madame Indominus Rex, voit le jour, et est la pierre centrale de la construction de ce film. Elle s’échappe, sème le chaos dans le parc, dévore, tue, détruit. C’est un point qui diffère des précédents volets : la brutalité. Jurassic World met davantage en scène la violence. On frissonne parfois. Proche à ce propos de « l’horror-movie » soft. Le héros principal, ex-navy, reconverti en dompteur de raptors mène ses troupes contre le cerbère moderne. Il incarne la douceur sensible et suante, domptant au passage en sus des prédateurs, la gérante du parc, tantine aux « faux-cils ». Ce qui est dommage à son propos, est qu’il fait davantage dresseur Pokémon, qu’autre chose. À l’instar du final fight, qui réussit à créer l’invraisemblance dans la SF. Chapeau. Au côté de « Rambo-dresseur », Omar Sy. Après X-Men, on lui offre un rôle. On se demande d’ailleurs si le personnage n’a pas été conçu sur mesure pour Omar… Sans doute.
Néanmoins, Jurassic World assume sa place de « suite », de petit fils. Il s’en défend d’ailleurs. Ce qu’on ne peut pas reprocher au film, c’est l’ironie sur laquelle il joue. Bien évidemment, toute l’équipe créatrice n’a pas voulu faire un Jurassic Parc 4, mais bien un Jurassic World. Même genre, esprit différent. Le film se fait archéologue, et dépoussière les vestiges de l’œuvre de Spielberg, pour en tirer quelque chose. Et sur ce point là en revanche, c’est quelque peu réussi. L’humour est présent, et fonctionne. Dans le film même, on plaisante du rapport Jurassic Park/Jurassic Worl. Et ça aussi, c’est plutôt drôle et bien ficelé.
Contrairement à l’Indominus Rex, nous restons sur notre faim. Bien que le « produit » Jurassic World ne soit pas une catastrophe, il n’en est pas moins non plus une réussite. Spielberg a manqué.
Bande annonce :