Kokkoku, un manga de Seita Horio
Signée Seita Horio, l’histoire de Kokkoku débute tranquillement, au sein d’une famille d’apparence (très) ordinaire. Puis le récit prend une toute autre tournure avec un évènement violent : le kidnapping de deux d’entre eux. Le grand-père va alors prendre le problème à bras le corps pour tenter de les retrouver. Pour cela il va… figer le temps ! Rein de moins.
Date de parution : le 18 mars 2015
Auteur : Seita Horio (Scénario et Dessin)
Editeur : Glénat
Prix : 7,60 € (224 pages)
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Résumé de l’éditeur:
Juri Yukawa tente de recoller les morceaux entre un grand-père bougon, un frère cloitré chez lui, un père dépressif et son neveu. Mais la journée ordinaire vire au cauchemar : deux membres de la famille ont été kidnappés. Les ravisseurs exigent cinq millions de yens en liquide, à payer dans la demi-heure, sinon les otages seront exécutés ! Malheureusement, ils n’ont aucun moyen de se rendre à l’heure au lieu-dit. À moins d’utiliser une magie occulte transmise de génération en génération et capable de figer le temps. Mais dans ce monde inerte, régi par des règles dangereuses, les Yukawa vont découvrir qu’ils ne sont pas les seuls à pouvoir se déplacer librement…
Nominé aux Taisho manga awards 2011, ce titre mélange polar et SF dans une intrigue qui nous rappelle Umezz (auteur de Baptism, L’École emportée…). Alors que l’on suit le rapt de deux membres d’une même famille, le scénario bascule dans le fantastique par l’entremise du temps arrêté. Mais l’auteur ne se contente pas d’un pitch rocambolesque, il adjoint à cette possibilité d’arrêter le temps une réflexion sur le monde existant entre les secondes, qui réfère aux théories des mondes parallèles. Le scénario se nourrit parfaitement des nombreux rebondissements de situation pour livrer une œuvre dense et complète en 8 volumes.
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Le point sur l’album :
Avec un scénario inattendu (sans avoir lu le pitch), Kokkoku nous télé-transporte sans crier gare dans un univers de science-fiction bien loin des premières pages. Très rapidement, et sans trop d’explications, les personnages principaux s’affairent autour d’une mystérieuse pierre qui va les propulser dans une ville figée. Le lecteur ne le saisit pas tout de suite, d’ailleurs (car pour différencier des personnes qui ne bougent pas par rapport à d’autres en mouvement, c’est plutôt délicat lorsqu’ils sont tous couchés sur papier). Une fois dans cette dimension temporelle, ils vont pouvoir tenter de retrouver leurs proches kidnappés, en prenant de court les ravisseurs en attente de rançon. Mais là, une mystérieuse milice va les doubler. Puis une succession d’événements va notamment faire apparaitre une créature impitoyable, ou va encore les obliger à effectuer des bonds dans le temps… Bref, le scénario se densifie finalement à grande vitesse, si bien qu’on peut se sentir dépassé.
On regrette en effet que Seita Horio ne prenne pas plus de temps pour nous expliquer les tenants et aboutissants de son histoire. Cela casse un peu la fluidité de la mise en scène. Mais le scénario, qui dégénère en course-poursuite haletante, reste agréable à découvrir.
Côté dessin, Kokkoku est assez bien réalisé, avec un trait tout en finesse, assez classique pour un manga.
Ce premier tome de Kokkoku va à l’essentiel : le vif du sujet. Soyons sûr qu’il y a encore de quoi nous occuper durant les sept prochains tomes !