KZ Dora ou l’horreur d’un camp de concentration
Inspiré de la vie de son grand-père, Robin Walter (Prolongations) livre avec KZ Dora le récit bouleversant de la vie d’un prisonnier de camp de concentration lors de la Seconde Guerre mondiale. Réunissant les deux tomes parus en 2010 et 2012, cette intégrale est augmentée du récit complet « Notes sur mes années d’internement et de déportation » de Pierre Walter.
Date de parution : le 19 mars 2015
Auteur : Robin Walter (scénario et dessin)
Editions : Des ronds dans l’O
Prix : 24,00 € (244 pages)
Résumé de l’éditeur :
Inspiré par l’histoire vraie de Pierre Walter, prisonnier à Dora de 1943 à 1945. Au matin du 1er septembre 1939, l’Allemagne d’Hitler attaque la Pologne. Cinq personnages, Paul, élève officier français, Émile, jeune résistant insouciant, Hans, SS issu des jeunesses Hitlériennes, Bastian, officier SS d’expérience et Michael, ambitieux scientifique allemand travaillant sur les missiles V1 et V2, armes secrètes d’Hitler, voient leur destin se croiser au camp de concentration de Dora. KZ Dora : Camp de concentration situé à proximité du camp de Buchenwald basé en Allemagne destiné à la fabrication d’armes secrètes, les missiles V1 et V2, en fonctionnement de 1943 à 1945.
Le point sur l’album :
Avec pas moins de cinq personnages principaux qui se croisent sans toujours le savoir dans le camp de Dora, Robin Walter élabore un scénario étoffé et transversal. Une façon de rendre compte de cette sombre époque en jouant sur les deux tableaux : côté nazis et côté prisonniers. Si l’on est particulièrement touché par sa façon de raconter le quotidien des prisonniers menacés de mort à chaque instant, le scénario a du mal à donner le change avec les protagonistes allemands, Hans, Bastian et Michael. On a en effet tendance à s’y perdre et on se demande finalement s’il n’aurait pas mieux valu se concentrer uniquement sur Paul et Emile qui auraient mérité d’occuper plus encore l’espace. Ceci étant, le récit de Robin Walter a le mérite d’être néanmoins équilibré et agréable à parcourir.
Quant au dessin noir et blanc de l’artiste, il dégage une belle intensité grâce à des jeux de lumière très pointus. Un graphisme esthétique et puissant qui vient gommer les quelques imprécisions dans le trait de l’auteur. De fait, on a parfois du mal à identifier clairement les visages, ce qui peut parfois freiner la lecture. Mais sans la gâcher.
KZ Dora méritait bien une intégrale. Un récit poignant, à lire.