La Dernière Rose de l’été : le nouveau bijou de Lucas Harari (Sarbacane)
Après le très remarqué L’Aimant paru en 2017, Lucas Harari créé l’évènement de la rentrée BD 2020 avec la parution de son nouvel album intitulé La Dernière Rose de l’été. Une sortie très attendue qui n’impressionne pas seulement par son volume et sa superbe édition (192 pages avec reliure tissu).
Le récit nous plonge au coeur de l’été, sur la côté d’Azur dans une vieille maison en travaux que Léo est chargé de surveiller. Ecrivain en devenir qui bosse habituellement dans un lavomatique pour vivre, Léo va doucement faire connaissance avec son environnement : la mer au pied de la maison… et la villa d’architecte voisine dans laquelle une certain Rose fait la fête avec ses amis. Une atmosphère étrange s’installe lorsque l’inspecteur Beloeil frappe à la porte au sujet de mystérieuses disparitions…
Harari maintient le lecteur sur un fil, à la manière d’un équilibriste hors pair, sur lequel – à chaque instant – tout peut basculer. L’atmosphère est pesante, tendue malgré le calme apparent. Une ambiance bien particulière qui fait corps avec le lecteur. L’alchimie opère avec une efficacité déconcertante. Harari est un magicien et il est bien difficile d’expliquer ce tour de force.
Sans doute le dessin n’est-il pas étranger à cette réussite. L’auteur revisite tout ce qui fait la beauté de la ligne claire en offrant un cadre particulièrement onirique, jouant de couleurs vives et d’effets de lumières très savants. Le résultat est du plus bel effet, très esthétique et sophistiqué malgré une sobriété apparente. Génial.
Lucas Harari nous livre avec ce polar estival une partition sans fausse note, une véritable leçon de maetstria.
Extrait de la BD :
Résumé de l’éditeur :
Cependant, malgré l’atmosphère légère et surréaliste, quelque chose ne tourne pas rond. De jeunes hommes disparaissent aux alentours ; la tension monte… C’est dans ce cadre étrange, et tandis que l’inspecteur Beloeil mène l’enquête, que Léo rencontre sa jeune voisine, adolescente capricieuse et sauvage : la belle Rose.