La Boite à Bulles rend hommage aux enfants d’Izieu, 80 ans après le drame. Dans des paysages bucoliques et paisibles, avec des vignes et des collines, près de Chambéry, des soldats allemands viennent rafler 7 hommes et 44 enfants dans une ambiance de violence extrême dans une maison d’accueil pour des enfants juifs de 4 à 17 ans. La sécurité laisse place à l’inimaginable quand le gouvernement de Vichy décide depuis l’été 1942 de livrer les juifs de la zone sud aux nazis. Les enfants juifs jusqu’alors exclus des convois font partie des équipages pour les camps, surtout à parti du moment où l’occupation italienne prend fin et laisse le champ libre aux allemands pour agir sous la direction d’un certain Klaus Barbie. Le 13 avril 1944, 34 enfants et 4 éducateurs sont déportés de Drancy vers Auschwitz-Birkenau par le convoi n°74. Le dessin ultra réaliste figure les souffrances, la peur et la sidération des enfants dans des bulles dures et émouvantes. L’arrivée au camp de concentration voit les enfants arrachés à leurs éducateurs pour être conduits dans les chambres à gaz. Aucun enfant n’y survivra. La BD alterne entre présent de souffrance et après où Léa Feldblum, seule rescapée d’Auschwitz, raconte leur histoire avec une simplicité glaçante. Lors du procès de Klaus Barbie en 1987, 4 témoins ont raconté cette histoire, Léa Feldblum, Gabrielle Perrier, l’institutrice absente lors de la rafle, Léon Reifman qui a échappé aux Allemands et Sabine Zlatin, la créatrice et directrice de la maison d’accueil. La BD est passionnante, elle montre la barbarie et interroge sur qui a dénoncé les enfants juifs d’Izieu. La BD se lit avec la boule au ventre, rien de moins.
Synopsis:
Le 6 avril 1944, un détachement de la Wehrmacht mené par la Gestapo arrête les 45 enfants de la colonie d’Izieu et les 7 adultes. Seul un enfant et un adulte survivront…
Début 1943, Sabine et Miron Zlatin avaient créé à Izieu, dans l’Ain, une colonie pour accueillir et protéger des enfants juifs, en zone italienne. Mais le 8 septembre 1943, l’armée italienne capitule face aux Alliés et laisse sa place aux troupes allemandes dans le Sud-Est de la France.
Début 1944, les signaux d’alarme se multiplient avec des arrestations à Chambéry et aux alentours et avec le remplacement du sous-préfet de Belley, protecteur de la colonie. Mais avant que la colonie ne soit effectivement dispersée, le 6 avril 1944, débarquent un détachement de la Wehrmacht et 3 officiers SS qui embarquent sans ménagement les quarante-cinq enfants et les sept adultes de la colonie.
Seul échappe à la rafle Léon Reifman qui a pu sauter par la fenêtre et trouver refuge chez les voisins, les Perticoz. Ces derniers ont eux-mêmes assisté, impuissants, à la rafle… Ils ne comprennent pas : pourquoi s’en prendre ainsi à des enfants ? Qui a bien pu attirer l’attention de Klaus Barbie et de ses sbires sur cette paisible colonie ? Y aurait-il eu dénonciation ?Pendant ce temps, les enfants sont emmenés à Lyon puis Drancy avant leur déportation et leur extermination.
Editeur: La Boite à Bulles
Auteurs: Pascal Bresson / Giulio Salvadori
Nombre de pages / Prix: 160 pages / 26 euros