La tête qui tourne et la parole qui s’en va, des confidences de Béatrice Gurrey (Robert Laffont)
Béatrice Gurrey nous livre un récit personnel et très émouvant avec : La tête qui tourne et la parole qui s’en va. Ceci n’est pas un roman, mais un témoignage. Il s’agit en effet de la propre histoire de l’auteur.
Incroyable destin
Quasiment simultanément les parents de Béatrice Gurrey tombent malades. Le diagnostic tombe comme un couperet : l’Alzheimer s’est installé dans leur vie. Bien sûr pas du jour au lendemain, mais presque. Et comme souvent, personne ne veut voir la réalité. On repousse les examens médicaux, on a toujours une bonne raison pour ne pas s’y rendre. Jusqu’au jour où… Et puis, un jour, les enfants se rendent compte qu’il n’est plus possible de laisser leurs parents seuls chez eux. Ca devient tout simplement impossible à gérer.
Le placement en maison
Béatrice et ses frère et sœur partent à la recherche d’une maison médicalisée idéale. Et ils vont aller de déception en déception. Si ce témoignage est bouleversant c’est sans doute qu’il sonne très vrai. On se rend compte qu’en France, on ne respecte pas vraiment nos aînés. Ils ne sont pas au centre de nos préoccupations, dans nos sociétés occidentales.
A chacun ses réactions
Il est vrai que c’est insupportable de voir ses propres parents changer presque du tout au tout. Les parents de Béatrice Gurrey formaient un très bon couple, sans problème. Et puis, avec la maladie, le père de Béatrice va devenir violent et même agressif. Alors que sa mère va garder son humour, arrivant même à se moquer d’elle-même et de ses problèmes de mémoire ! Après la mort de son mari, elle va même retrouver une certaine joie de vivre, comme libérée d’un poids.
Un soutien pour les aidants
La tête qui tourne et la parole qui s’en va, va sans doute devenir le livre qui va faire du bien à toutes les familles qui subissent cet enfer. Non seulement il faut combattre la maladie, l’accepter, mais il faut aussi se battre au quotidien avec le personnel des maisons de retraite. Il faut faire face aux très mauvaises conditions de vie dans certaines maisons. Et hélas, elles ont l’air nombreuses.
Quand l’Occident aura compris que nos seniors sont nos trésors, et doivent rester au centre de nos vies, on aura tout compris ! La tête qui tourne et la parole qui s’en va met l’accent où ça fait mal. Ce livre nous pousse à la réflexion sur le chemin à suivre pour aider nos personnes âgées à finir leur vie dans la dignité et non dans la maltraitance et la solitude. Un très beau livre. A lire absolument !
Béatrice Gurrey dévoile ici un drame personnel : la maladie d’Alzheimer dont ont été victimes son père et sa mère. Il est rare qu’un couple soit frappé en même temps et cette concordance a redoublé les épreuves auxquelles sa famille a été confrontée. Ce récit est l’histoire d’un long cheminement, des premiers soupçons jusqu’au bouleversement progressif d’une vie à deux, sous le regard désarmé des proches.
Comme des centaines de milliers de familles contraintes de faire face à la même maladie, celle de l’auteur doit se mettre en quête d’un établissement adapté, accompagner ses parents, Pierre et Liliane, dans de nouvelles conditions d’existence et tenter de s’adapter à la progression inéluctable d’une pathologie aux eff ets déroutants.
Béatrice Gurrey montre combien les troubles de la mémoire, de la pensée et du comportement exacerbent aussi le caractère et la personnalité de ceux qui en sont aff ectés. Du fond de ce grand oubli, des secrets intimes resurgissent, une transfiguration du réel s’opère au profit d’un nouvel imaginaire – sombre, tragique, chez Pierre ; léger, fantaisiste, et même merveilleux de drôlerie, chez Lili.
Ce témoignage est avant tout une lumineuse histoire d’amour. La force et la beauté de son écriture lui donnent des accents de vérité poignants.