Le chevalier à la licorne, une BD de Stéphane Piatzszek et Guillermo G. Escalada
Album one shot, Le chevalier à la licorne raconte le destin d’un héros de guerre, en 1346. Juan de la Heredia est un Chelavier Hospitalier qui monte à l’assaut contre les anglais lors de la bataille de Crécy. Il y tiendra un rôle décisif à la survie du roi de France en lui offrant son cheval et en se battant jusqu’à son dernier souffle pour sa défense…
Date de parution : le 23 septembre 2015
Auteurs : Stéphane Piatzszek (scénario) Guillermo G. Escalada (dessin)
Editeur : Quadrants
Prix : 14,95 € (56 pages)
Acheter sur : Amazon l BDFugue
Une résilience poétique, sous la plume affutée de Stéphane Piatzszek et la magnifique interprétation de Guillermo G. Escalada. Un duo magique.
1346, la bataille de Crécy. Juan de la Heredia, chevalier Hospitalier, offre son cheval au roi de France en mauvaise posture. Cerné d’Anglais, il ôte son armure dans un sursaut de fougue, libérant ses mouvements et sa rage. La folie meurtrière qui l’envahit le garde en vie, mais Juan est désormais son captif. Le voilà qui se lance à la poursuite d’une licorne, comme on poursuit une chimère…
Tout débute par la bataille de Crécy, où anglais et français se déchirèrent dans un grand bain de sang. Après un combat épique livré par le chevalier Juan de la Heredia au service du roi de France, on le retrouve à demi-mort, embroché par une épée. A cet instant précis, le soldat Hospitalier eut une vision : celle d’une licorne qui l’enfourchait de la pointe de sa longue épine.
Retrouvé par les anglais, il est fait prisonnier afin de le rançonner. Sa valeur de combattant a été remarquée par tous sur le champ de bataille et il paraît évident que le royaume de France va vouloir récupérer l’un de ses joyaux… Pourtant, ce dernier n’est plus que l’ombre de lui-même, hanté par une licorne qui lui apparaît en tout lieu et à toute heure.
Le récit va peu à peu nous emporter dans une dimension à part, dont l’irrationalité éprouve la lecture. Le scénario de Stéphane Piatzszek (L’île des justes, Neige et roc, Tsunami, Ordures) est grignoté dans son intrigue par un cercle vicieux dont ne s’échappent ni notre chevalier, ni le lecteur. C’est dommage tant Le chevalier à la licorne avait bien débuté.
La déception est à la hauteur du dessin grandiose de Guillermo G. Escalada, à la fois audacieux et inspiré. Son trait au réalisme exacerbé dégage une puissance onirique toute particulière, surtout mis en scène dans des cadrages risqués mais clairvoyants. La couleur a également son importance. Très sophistiquée, elle ose des associations originales et saturées qui offrent étonnamment un spectacle digne d’un mirage. Une vraie révélation qui appelle d’autres albums de la part du dessinateur (qui publie sa première BD pour le marché francophone).
Souffrant d’un scénario trop bancal, Le chevalier à la licorne ne manque pas d’épater l’assistance par ses superbes dessins.