Date de sortie : 24 octobre 2013
Auteur : Etienne Davodeau (scénario et dessin)
Après Immigrants, Etienne Davodeau livre un récit drolatique avec Le Chien qui Louche, une plongée au Louvre en compagnie d’un surveillant comme ceux que l’on voit dans les salles d’exposition. Ceux qui empêchent les fétichistes de lécher les orteils des plus belles statues qui composent le musée. Et justement, c’est de ce que l’on juge beau ou pas beau que l’auteur veut nous parler. Comment juge-t-on quelle œuvre mérite ou pas d’entrer au musée du Louvre ? Sur quels critères ? Des questions sur lesquelles Etienne Davodeau se penche non sans ironie et malice…
Résumé de l’éditeur :
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Fabien est surveillant au Louvre. Il aime son métier. Il aime aussi Mathilde. Celle-ci le présente à sa famille, dans la vaste maison de campagne près d’Angers. Non sans appréhension, car le clan Benion est un peu spécial. Il y a son père, Louis, qui est à la tête depuis 1975 de l’entreprise familiale de meubles, fondée en 1947, et ses deux frères, Maxime, l’aîné, et Joseph. Ils ne sont pas méchants, plutôt maladroits et ont un humour qui n’est pas forcément subtil. Le fait que Fabien travaille au Louvre est une coïncidence bienvenue, puisqu’ils viennent de retrouver au grenier, le tableau d’un aïeul, peint au XIXe siècle. C’est une affreuse toile représentant un pauvre clébard qui louche. Que vaut le travail de l’ancêtre ? demandent les Benion. Est-ce une croûte ou un chef-d’œuvre ? Fabien, bien emmerdé, botte vaguement en touche. Alors, pour les Benion, la cause est entendue, tant que l’inverse n’est pas prouvé, nul doute que le tableau ait sa place sur les cimaises du musée du Louvre ! On s’en amuse et Fabien espère que tout ça n’est qu’une lubie. Jusqu’au jour où, les deux frangins débarquent au Louvre et s’enquièrent de ses démarches. Le Chien qui louche au Louvre serait la preuve de son engagement pour marquer son entrée dans la famille Benion ! Alors là, Fabien est très mal. C’est de Monsieur André Balouchi que viendra son salut. Il est l’un des visiteurs les plus assidus du musée et fait partie de la très secrète République du Louvre, qui s’intéresse au bizarre, à l’aléatoire, à l’improbable…[/pull_quote_center]
Le scénario est plutôt sobre. Il met sous la lumière des scènettes de petites gens de nos sociétés d’aujourd’hui. Les « parigots » d’un côté. Les ruraux de l’autre. Un clivage prétexte qui glisse vite sur celui des profanes et des amateurs d’arts. Plus encore lorsqu’il s’agit d’entrer au Louvre et que l’on a affaire à des professionnels. L’auteur va ainsi crescendo dans les clivages non sans un certain humour. La narration est rendue très agréable par une écriture légère et fluide. Et le scénario offre une jolie surprise finale. Un vrai plus à ce Chien qui Louche.
Le dessin est également léger, avec des traits fins, et un découpage naturel. Les œuvres sculpturales et les visites du Louvre sont superbement reproduites. Etienne Davodeau prouve qu’il est un fin dessinateur.
On aurait presque envie de repartir pour un tour pour découvrir d’autres faces cachées du Louvre…