Le documentaire montre les répétitions de l’Opéra Indes Galantes de Rameau prévu à l’Opéra Bastille. Des chanteurs lyriques, un orchestre classique et des jeunes danseurs de banlieue cohabitent pour monter un spectacle entre classicisme et modernité. La fougue des jeunes danseurs de hip-hop, Krump, Break, Voguing s’intègre parfaitement à la mise en scène de Clément Cogitore, l’agilité se marie à la grâce et le documentaire montre le mélange harmonieux de cultures trop souvent parallèles qui gagneraient à se regarder et se comprendre.
Un documentaire sur la liberté artistique
La préparation est longue est fastidieuse, les répétitions s’enchainent pour aboutir au résultat souhaité. Les danseurs jouent le jeu et découvrent un univers fait de rigueur, ils voient les musiciens rivaliser de virtuosité, les chanteurs et chanteuses interpréter des airs impossibles de complexité, ils sont visiblement subjugués. Et les danseurs enchainent les figures énergiques et virtuoses devant le reste des participants subjugués. La fascination est réciproque, le documentaire ne montre pas que les danseurs, tous les participants ont leur place, le documentaire n’oublie personne. Puis arrivent les représentations de la nouvelle production de Les Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau à l’Opéra Bastille du 27 septembre au 15 octobre 2019. La mise en scène de Clément Cogitore utiliser la chorégraphie de Bintou Dembélé sont suivis par l’équipe de réalisation menée par Philippe Béziat (Le Crépuscule des dieux, Pelléas et Mélisande, le chant des aveugles, Noces, Stravinsky/Ramuz et Traviata et nous. Les commentaires des danseurs évoquent la colonisation et la souffrance des peuples colonisés avec des propos pleins de sens qui montrent de vraies réflexions sur les influences respectives des différents peuples à travers l’histoire.
Le documentaire Indes galantes est un éblouissement, soulignant que le mélange des styles et des cultures apporte un enrichissement mutuel à chacun. La trentaine de danseurs de krump, break, popping, voguin se frotte au répertoire classique, les interprètes classiques découvrent les danses urbaines, du vrai gagnant gagnant.
SynopsisC’est une première pour 30 danseurs de hip-hop, Krump, Break, Voguing… Une première pour le metteur en scène Clément Cogitore et pour la chorégraphe Bantou Dembélé. Et une première pour l’Opéra de Paris. En faisant dialoguer danses urbaines et chant lyrique. Ils réinventent ensemble le chef-d’oeuvre baroque de Jean-Philippe Rameau, Les Indes Galantes. Des répétitions aux représentations publiques, c’est une aventure humaine et une rencontre aux enjeux politiques que nous suivons: une nouvelle génération d’artistes peut-elle aujourd’hui prendre la Bastille?
Bonus– Scènes coupées – 14mn- Les Indes Galantes, court métrage de Clément Cogitore – 2007 – 6mn