Le Horla, une BD de Guillaume Sorel (Rue de Sèvres)

Couv_208522

 

Date de sortie : 12 mars 2014
Auteurs : Guillaume Sorel (scénario et dessin), d’après l’oeuvre de Guy de Maupassant
Prix : 15,00 € (62 pages)

Le Horla est l’adaptation par Guillaume Sorel (Les Derniers jours de Stefan Zweig, Hotel Particulier, Typhaon…) de l’oeuvre de Guy de Maupassant. Une nouvelle dont la forme originelle était celle d’un journal inachevé. A contrepied de son époque prolifique de conquête scientifique et de révolution industrielle, Guy de Maupassant écrit l’une des premières oeuvres de science-fiction française (si ce n’est la première) avec la descente aux enfers d’un homme qui perd la tête, dominé par une bête qui lui apparaît la nuit : Le Horla.

Résumé de l’éditeur :

Le héros mène une vie contemplative dans une jolie demeure des bords de Seine, à quelques kilomètres de Rouen, en Normandie. D’étranges phénomènes font alors leur apparition. D’abord, ce sont des objets qui disparaissent, des verres qui se brisent, la carafe d’eau qu’il laisse remplie sur sa table de nuit et qu’il retrouve vide à son réveil le lendemain matin, etc. Petit à petit, le narrateur fait face à une certitude : il se trouve en présence d’un être surnaturel qui s’est installé chez lui. Le Horla, comme il le nomme, exerce une emprise de plus en plus grandissante. Quand la tension atteint son paroxysme, l’homme se retrouve au bord du gouffre…

le_horla_pl39

Guillaume Sorel donne son interprétation du Horla avec cette adaptation BD qui fait honneur au père de l’oeuvre. Il parvient à donner vie à l’indicible, en matérialisant toute l’horreur qu’inspire ce monstre, en utilisant également de son propre chef l’image d’un félin qui fuit le mal et inquiète son maître. L’écriture est du scénario est brillamment construite, on ressent la torpeur du narrateur qui sombre dans la folie, happé par ce monstre qui le hante par des manifestations bien physiques (il boit son eau et son lait la nuit)… L’épilogue de cette adaptation suggère enfin celui de son oeuvre mère avec habileté. Et l’horreur est au rendez-vous.

Le graphisme de la BD prend une part importante dans la réussite de l’exercice. L’auteur traduit la moindre des émotions de son héros, avec une gradation très maîtrisée, de l’angoisse naissante à la folie peureuse… Le trait est par ailleurs fin, soucieux du détail (tout en couleurs directes a priori).

Le Horla est une très belle adaptation, livrée dans une belle édition. A découvrir.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici