Le milieu de l’horizon est d’abord un roman de Roland Béti coécrit avec Joanne Giger. C’est aussi le second long métrage de la réalisatrice suisse Delphine Lehericey. La mère incarnée par Laetitia Casta est un personnage engoncé dans un quotidien morne et répété, une exploitation familiale obligée de faire face à la canicule légendaire de 1976. Entre son mari investi par son travail et son fils Gus (Luc Bruchez), elle n’a pas la place d’exister pour elle-même. Quand Cécile (Clémence Poésy) arrive dans l’exploitation, son cœur chavire et son monde s’écroule.
Un film d’initiation
Même si 1976 n’est pas 2011, la réalisatrice y accumule les tendances d’aujourd’hui. La sécheresse inhabituelle voire surprenante pour l’époque n’était pas destinée à se reproduire. Ce phénomène devenu récurrent montre bien que ce qui était considéré comme conjoncturel est souvent devenu structurel, aussi bien pour le climat que pour les sentiments. Le dérèglement climatique est devenu également un dérèglement social que ce soit pour le secteur de l’agriculture ou même pour la famille. Au milieu des années 70, la famille du film se trouver bousculée par une période charnière où l’activité économique est mise en péril alors que le jeune Gus voit les rapports entre ses parents s’effondrer sous le coup de la chaleur mais surtout de ses envies d’ailleurs, remettant ainsi en cause ses certitudes d’enfant sur le point de rentrer dans l’âge souvent difficile de l’adolescence.
Le milieu de l’horizon se veut un film ultraréaliste avec sa description des mœurs d’une époque et d’une classe sociale, sans fards ni faux semblants.
Synopsis: La sécheresse de 1976. Sous le soleil implacable de cet été, Gus quitte l’enfance. La nature se désagrège, les sentiments s’exacerbent, le noyau familial éclate : tout craque et se fissure jusqu’à ce que l’impensable arrive. Les orages tant espérés balaieront une campagne épuisée et emporteront un monde avec eux.