Date de sortie : le 3 avril 2014
Auteurs : Luc Brunschwig (scénario), Laurent Hirn (mise en scène) et David Nouhaud (dessin)
Prix : 13 € (56 pages)
Après un premier cycle culte paru en 5 albums chez Delcourt pendant les années 90 (jusqu’en 2002), Le pouvoir des innocents poursuit sa longue route avec un deuxième (avant un troisième) cycle prévu en six albums, dont le deuxième vient de paraître aux éditions Futuropolis (qui ont par la même occasion réédité le premier album avec une nouvelle superbe couverture). Un thriller politique glacial qui s’acharne sur la personne de l’ancien marine Joshua Logan.
Résumé de l’éditeur :
Accusé à tort d’avoir assassiné 508 personnes, dont le charismatique boxeur Steve Providence, Joshua Logan s’est rendu à la police. Il veut un procès équitable. Pour prouver son innocence, il compte bien révéler le complot dont Jessica Ruppert a bénéficié pour parvenir à la tête de la mairie de New York. Celle-ci a déjà fort à faire avec des forces d’opposition, dont celles issues des rangs Républicains, qui se montrent très actives pour dénoncer sa politique sociale et humaniste. Le tome 2 raconte la seule journée du 4 septembre 1999. L’avocat de Logan, cloué au fond de son lit, après s’être fait attaquer, continue de travailler à sa défense. Il est aidé par un ami journaliste, qui multiplie les rencontres, et fouille dans le passé de Logan. Prouver l’innocence de celui-ci apparaît comme une mission de plus en plus impossible, d’autant que dans l’ombre, les vrais criminels brouillent les pistes et réduisent au silence les témoins de leurs massacres…
Le cycle II Car l’enfer est ici, tome 1, est réédité avec une nouvelle couverture. Le cycle III Les Enfants de Jessica est en préparation.
Le scénario de Luc Brunschwig (Le sourire du clown, La mémoire dans les poches, Après la guerre, Holmes) s’engouffre dans la brèche de l’enquête judiciaire dans ce second cycle. Après l’attentat du 4 novembre, c’est Joshua Logan qui est consacré ennemi public numéro 1. Alors qu’il décide de se rendre après 6 mois de cavale, sa femme va devoir se battre avec quelques rares alliés pour tenter de prouver son innocence. Avec une dimension toujours introspective et sur un ton très personnel, le récit est à la fois nerveux et glacial. Il y règne une extrême tension. Luc Brunschwig fait preuve d’une grande habileté et régularité. Son dernier album ne déçoit vraiment pas.
Son ami de toujours le dessinateur Laurent Hirn (Le Sourire du clown) tient ici le rôle de metteur en scène, comme au cinéma. Et il faut dire que tout semble méticuleusement réfléchi, digne des plus grands films à suspens.
Et c’est à David Nouhaud (Maxime Murène) qu’est revenu l’honneur d’illustrer ce superbe deuxième cycle, avec un dessin très moderne, mariant des traits fins à une coloration aquarelle où l’aspérité photographique est plutôt originale. De très belles planches à admirer.