Le soleil reviendra propose une plongée pleine d’émotions dans la vie d’une femme de militaire. Emma (Florence Eugène) est seule à Paris, enceinte et isolée alors que son fiancé Laurent est un militaire parti en opérations spéciales sur le terrain dangereux d’Afghanistan. Elle découvre petit à petit les inquiétudes vécues par d’autres femmes elles-mêmes femmes de militaire, chacune à l’histoire différente, parfois tragique, toujours déroutante pour elle débarquée du Sud pour suivre l’homme qu’elle aime à Paris. Au fur et à mesure des 2 heures du film, le spectateur passe par une vaste gamme d’émotions via la maternité du personnage, les coups de blues du quotidien et le drame final qu’elle doit affronter. La réalisatrice Cheyenne-Marie Carron aborde un sujet difficile et ne ménage pas son héroïne, sans jamais aucun pathos excessif. Elle réussit surtout à faire toucher du doigt sa volonté de surmonter les coups du sort.
Un film dur et authentique
La première chose qui frappe à la vision de Le soleil reviendra, c’est son réalisme. L’héroïne seule et déboussolée tente de trouver du réconfort auprès d’autres femmes de militaires, et on croirait à des témoignages authentiques partagés par des personnages réels. Et justement, la réalisatrice Cheyenne-Marie Carron a fait appel à des vraies femmes de militaire, parfois veuves, pour qu’elles insufflent ce supplément de réalisme qui serre le cœur pendant le film. Parler de la perte d’un proche pendant des opérations militaires devient d’une proximité troublante, surtout quand le ressenti déchirant le partage à l’incompréhension d’une institution militaire qui fuit parfois ses responsabilités. Le sentiment de se voir fermer la porte au nez et par là-même abandonnée par l’armée fait frémir, alors que les veuves auraient justement besoin d’un soutien qui leur est refusé dans des moments particulièrement douloureux. L’amour des femmes pour leurs hommes partis au loin parfois pour longtemps sur le terrain tient du sacrifice et de l’engagement moral. L’actrice Florence Eugène parvient à faire passer des émotions qui ébranlent tout en restant toujours dans la plus pudique retenue. La scène où la radio d’un taxi annonce la mort de deux soldats en Afghanistan avec la peur intime que son homme puisse en faire partie est un déchirement. La réalisatrice avait abordé le sujet de l’engagement d’un jeune homme dans l’armée dans son film précédent Jeunesse aux cœurs ardents, elle poursuit son travail d’exploration du monde militaire en s’attaquant au sujet des femmes de militaires et des épreuves qu’elles traversent. Sortes de fantômes discrètes non reconnues par la société, elles vivent des destins difficiles avec une solitude parfois pesante que la réalisatrice aborde via le prisme de récits qui montrent la variété des comportements que certaines adoptent. Ce sont des mères, des épouses, des compagnes ou des sœurs qui doivent vivre leur vie par procuration, tout en abnégation, pour le bien de leur compagnon et finalement du pays, tâche parois pesante et éreintante pour des simples femmes.
Le Soleil reviendra montre avec pudeur les petites joies du quotidien et les grands drames vécus par des femmes attachées aux destins de leurs compagnons partis sur le terrain sans savoir s’ils reviendront. L’acceptation de l’éloignement, de l’incertitude et la solitude ne va pas de soi et un chemin mental tortueux doit se faire pour ne pas se laisser submerger. Le soleil reviendra devient finalement une ode à l’optimisme et un hommage à des femmes courageuses trop peu souvent racontées au cinéma. Le film sortira le 7 octobre dans les salles pour offrir un grand moment d’émotion.
Synopsis: Emma, 26 ans, est fiancée de Laurent, militaire envoyé en Afghanistan. En attendant son retour, Emma, enceinte, prépare leur future vie de famille : mais Laurent tarde à revenir de mission. Grâce à la force de leur relation, et à la complicité d’autres femmes de soldats, Emma tient le coup jusqu’à ce qu’une nouvelle épreuve vienne tout remettre en question…
Ayant un ancien militaire blessé au combat dans ma famille, je ne peux adhérer à ce monceau de mièvreries, de lieux communs, de dialogues pour meubler une histoire niaise qui ne rend en aucun cas hommage à nos fiers militaires. Tout est amateur de A à Z. À fuir par toutes personnes respectant sincèrement engagés.