Les Beaux étés, tome 1 : une BD de Zidrou et Jordi Lafebre
Avec un premier album lumineux, Les Beaux étés nous imprègnent de nostalgie en remontant le temps. Rendez-vous en 1973, dans une famille de quatre enfants très attachante telle qu’imaginée par le scénariste Zidrou (L’Elève Ducobu, La Peau de l’ours, Lydie, La Mondaine, Folies Bergères, Ric Hochet, Bouffon) et illustrée par Jordi Lafebre (Lydie, La Mondaine). La fin de l’été approche mais ces belges sont bien déterminés à partir en vacances : Cap au Sud !
Date de parution : le 4 septembre 2015
Auteurs : Zidrou (scénario) et Jordi Lafebre (dessin)
Editeur : Dargaud
Prix : 13,99 € (56 pages)
Acheter sur : Amazon l BDFugue
Août 1973. Zidrou et Lafebre nous font une place dans la 4L rouge Esterel de la famille Faldérault : entre les parents et les 4 enfants, nous voici en route vers le Midi pour de « beaux étés » ! Chaque année, les mêmes rituels : Pierre, le père, rend ses planches de B.D. en retard, les chansons de vacances, l’étape pique-nique… Un mois pour oublier le quotidien, le couple qui bat de l’aile, Tante Lili malade. Des souvenirs à engranger qui font que la vie est plus belle, des moments précieux pour se rappeler l’essentiel. Cap au sud !
Avec un père dessinateur qui n’a pas rencontré son public et une mère vendeuse qui déteste son travail qu’elle garde pour des raisons alimentaires, la famille Faldérault a bien besoin de partir en vacances. Le couple parental a décidé de se séparer mais de reporter l’annonce de leur divorce au retour des vacances. Les enfants ont bien mérité d’en profiter un peu. Direction le Sud de la France, plus particulièrement les gorges de l’Ardèche… en 4L et par les petites routes s’il vous plaît !
[L]e dessin de Jordi Lafebre est particulièrement lumineux et raffiné.
Très bien racontée, cette petite parenthèse est loin de s’annoncer comme enchantée pour notre famille. Les enfants se chamaillent et les parents sont arrivés au point de rupture… Pourtant, au fur et à mesure du voyage les nuages se dissipent et le soleil gagne peu à peu le coeur du lecteur. Un bonheur simple, fait de choses anodines, de l’amour insouciant des enfants et de l’humour improbable du papa. Zidrou fait preuve d’une plume chaleureuse et nostalgique que l’on quitte l’esprit embrumé comme après un long voyage. Un moment d’évasion dans l’intimité d’une famille comme il en existe des millions.
Si le récit des Beaux étés est simple, mais servi avec subtilité, le dessin de Jordi Lafebre est particulièrement lumineux et raffiné. La finesse et l’élégance de son trait dépeignent des visages originaux aux expressions marquées. Atout de séduction incontestable, le graphisme des Beaux étés est magnifié par une coloration soignée, qui restitue parfaitement l’ambiance estivale de l’époque.
Finalement, ce premier album des Beaux étés ne raconte pas grand chose : la vie d’une famille au quotidien dans ce qu’il y a de plus banal. C’est aussi ce qui la rend touchante. Une famille sinon formidable au moins charmante !