Les esclaves oubliés de Tromelin, une BD de Sylvain Savoia (Dupuis)

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Les esclaves oubliés de Tromelin

Les esclaves oubliés de Tromelin

Superbe documentaire BD réalisé par Sylvain Savoia (Reflets perdus, Nomad, Al’Togo), Les esclaves oubliés de Tromelin retrace le destin de près d’une centaine d’esclaves malgaches à la fin du XVIIIème siècle. Embarqués dans un navire qui fera naufrage, ils vont trouver refuge avec les rescapés de l’équipage sur un minuscule îlot perdu au milieu de l’Océan Indien. Entre reconstitution et documentaire, Sylvain Savoia livre le témoignage d’une aventure humaine hors-norme.

Date de parution : le 24 avril 2015
Auteur : Sylvain Savoia (scénario et dessin)
Editions : Dupuis
Prix : 20,50 € (120 pages) 

Résumé de l’éditeur:

L’île des Sables, un îlot perdu au milieu de l’océan Indien dont la terre la plus proche est à 500 kilomètres de là… À la fin du XVIIIe siècle, un navire y fait naufrage avec à son bord une « cargaison » d’esclaves malgaches. Les survivants construisent alors une embarcation de fortune. Seul l’équipage blanc peut y trouver place, abandonnant derrière lui une soixantaine d’esclaves. Les rescapés vont survivre sur ce bout de caillou traversé par les tempêtes. Ce n’est que le 29 novembre 1776, quinze ans après le naufrage, que le chevalier de Tromelin récupérera les huit esclaves survivants : sept femmes et un enfant de huit mois. Une fois connu en métropole, ce « fait divers » sera dénoncé par Condorcet et les abolitionnistes, à l’orée de la Révolution française. Max Guérout, ancien officier de marine, créateur du Groupe de recherche en archéologie navale (GRAN), a monté plusieurs expéditions sous le patronage de l’UNESCO pour retrouver les traces du séjour des naufragés. Ses découvertes démontrent une fois de plus la capacité humaine à s’adapter et à survivre, en dépit de tout.
L’archéologue a invité le dessinateur à les rejoindre lors d’une expédition d’un mois sur Tromelin. De là est né ce livre : une bande dessinée qui entremêle le récit « à hauteur humaine » (on « voit » l’histoire du point de vue d’une jeune esclave, l’une des survivantes sauvées par le chevalier de Tromelin) avec le journal de bord d’une mission archéologique sur un îlot perdu de l’océan Indien. Après le succès international de Marzi, Sylvain Savoia offre à nouveau aux lecteurs une magnifique leçon d’humanité.

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Le point sur l’album:

Parti à la recherche des traces de ces esclaves abandonnés au milieu de nulle part, Sylvain Savoia a lui-même débarqué sur cette petite île isolée en compagnie d’une équipe scientifique. Il nous raconte dans Les esclaves oubliés de Tromelin comment sa vie sur l’île se passait, et comment il imaginait celle des rescapés au fur et à mesure de son séjour. A la façon d’un carnet de voyage, il nous décrit cette expédition scientifique : les chercheurs, les découvertes faites sur ce bref passage de civilisation quelques trois siècles auparavant etc… Mais Sylvain Savoia imagine aussi le récit de ces esclaves oubliés de Tromelin. Les deux histoires s’entremêlent ainsi dans un découpage ordonné et le lecteur découvre comment le capitaine Tromelin a abandonné ces hommes et ces femmes… avant de venir les chercher quinze ans plus tard. Ils n’étaient plus que huit, dont un bébé.[pull_quote_right][U]n album ambitieux et passionnant[/pull_quote_right]

Captivant, Les esclaves oubliés de Tromelin est imprégné de deux univers graphiques différents. Celui – très léché – de la reconstitution du récit des esclaves, et celui, plus libre (et moins travaillé, notamment dans la couleur) du carnet de voyage de l’auteur. Un dessin d’une grande maîtrise, qui séduit instantanément par sa finesse d’exécution et le soin apporté aux détails.

Les esclaves oubliés de Tromelin est un album ambitieux et passionnant, dont le récit est proposé de façon très originale. Une aventure humaine unique, à lire.

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